Roxham: c'est quoi le plan, maintenant?

Des familles, par dizaines, épuisées, confrontent l’impensable : le chemin Roxham est fermé.

Dans le froid ou dans un café de la station-service de Plattsburgh qui les a accueillies, elles encaissent.

Leur vie a de nouveau basculé. Le Canada leur a fermé la porte au nez.

L’Eldorado romancé du migrant désespéré s’est rangé dans le clan des autres pays occidentaux. Fini les passe-droits, l’illégalité érigée en système.

Dans leur cas, ce sont les États-Unis ou rien. Ce sera probablement un centre de détention en attendant leur sort.

Quel cauchemar !

Ce choix, le gouvernement Trudeau a fini par l’assumer. Il y avait quelque chose d’incongru à institutionnaliser le non-respect de la frontière. Comme si le rêve postnational était devenu postlégal.

Politiquement, c’est une victoire pour Justin Trudeau. Mais pour combien de temps ?

Car une question essentielle plane : comment le gouvernement fédéral va-t-il contrôler le reste des 8891 km de notre frontière avec les États-Unis ?

Nouvelle réalité

Le chemin Roxham avait l’avantage de concentrer tous les migrants au même endroit.

Maintenant qu’il est fermé, ils chercheront à passer ailleurs...

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Est-ce que ce sera le chemin Bradley à Saint-Armand, celui du Pont-Couvert ou du Verger-Modèle ? Certains tenteront leur chance sur le fleuve Saint-Jean au Nouveau-Brunswick, à Emerson et à Gretna au Manitoba, à Estevan en Saskatchewan ou à Wild Horse en Alberta.

Le gouvernement fait le pari que le meilleur contrôle américain à la frontière du Mexique contribuera à endiguer la crise, que les 15 000 places ouvertes feront le reste.

Peut-être, mais ça semble optimiste.

La fermeture du chemin Roxham ne changera rien aux risques extraordinaires qu’envisagent ceux qui fuient le désespoir.

C’est bien la raison pour laquelle la crise migratoire est mondiale. Difficile pour le Canada d’entretenir l’illusion qu’il peut y échapper.