/investigations/justice

Une procureure de la Couronne soupçonnée de conduite avec les capacités affaiblies échoue à faire tomber les accusations

Me Alice Bourbonnais-Rougeau aurait utilisé son statut privilégié

Vous voyez cet article car vous êtes connecté.

Article réservé aux utilisateurs connectés. Se connecter

Alice Bourbonnais-Rougeau
Photo tirée de la page Facebook de Richard Rougeau

Coup d'oeil sur cet article

La jeune procureure de la Couronne accusée de conduite avec les capacités affaiblies et de délit de fuite a échoué dans sa tentative d’obtenir un arrêt des procédures, ce mercredi, à la cour municipale de Montréal.

• À lire aussi: Une procureure de la Couronne accusée de délit de fuite et conduite avec les capacités affaiblies

Me Alice Bourbonnais-Rougeau, qui travaille au Bureau de la grande criminalité et des affaires spéciales du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), avait été arrêtée en avril 2021 après avoir donné du fil à retordre aux policiers pendant plus de cinq heures. Elle leur avait notamment refusé l’accès à sa résidence.

L’avocate de 30 ans avait été impliquée dans un accident au volant de sa voiture et avait quitté les lieux à la course au moment où un témoin communiquait avec le 911, selon le jugement intérimaire prononcé mercredi sur la requête en arrêt des procédures.

Tout en rejetant la requête, le juge Gabriel Boutros n’a pas manqué de souligner plusieurs comportements de Me Bourbonnais-Rougeau qui ont de quoi choquer, considérant son statut de procureure.  

«C’est un statut de privilégiée [ comme avocate ] qu’elle essaie d’utiliser afin de se placer hors de la portée des deux agents», peut-on lire dans la décision du juge Boutros, qui lui reproche d’avoir utilisé intentionnellement son statut de procureure pour freiner les policiers qui tentaient de l’arrêter. 

Qualifié d’ironique

Face à sa tentative de convaincre le tribunal qu’elle ne pouvait plus sortir de chez elle à cause du déploiement policier qui surveillait son appartement, le juge Boutros s’est montré tranchant.

«C’est ironique [qu’elle] se plaigne qu’elle était sous un “siège [policier]” dans son appartement quand les agents de la paix sont obligés de poireauter [pendant] cinq heures en plein milieu de la nuit [...]» en attendant un mandat.

Le tribunal ne reconnaît pas que des torts à la jeune avocate, et lui a donné raison sur certains points. 

En ce sens, le juge Boutros a reproché aux policiers d’avoir mis un terme abrupt à la conversation téléphonique entre Bourbonnais-Rougeau et son avocate à partir du poste de police, ce que le tribunal considère comme une violation de l’exercice du droit de l’avocat. 

  •  Écoutez la rencontre Gibeault-Dutrizac avec Nicole Gibeault, juge à la retraite, au micro de Benoit Dutrizac sur QUB radio: 

Taux d’alcool dans le sang

Or, l’impair des policiers est venu jeter le discrédit sur la validité des tests d’alcoolémie qu’ils lui ont fait subir, ce qui a entraîné le rejet des résultats. 

À l’époque, les tests indiquaient un taux de 135 et 145 mg d’alcool par 100 ml de sang, alors que la limite permise est fixée à 80 mg. 

Le juge n’a toutefois pas écarté le chef d’accusation de conduite avec les capacités affaiblies. Dans ce cas précis, la preuve ne repose pas sur un taux d’alcoolémie, mais plutôt sur l’état d’ébriété que le témoin aurait pu constater, ce qui demeure à être prouvé. 

Le procès se poursuivra plus tard en avril. 

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.