L'intelligence artificielle et le bordel informatique
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J’ai récemment terminé la série Westworld. Une excellente dystopie dans laquelle les humains ont créé des robots parfaits grâce à l’intelligence artificielle (IA).
Des robots identiques aux humains. Ils vivent dans un parc d’attractions pour gens riches. Ils leur permettent notamment d’assouvir leurs plus basses pulsions.
On apprend aussi que c’est l’IA qui détermine et contrôle le futur de tous les humains.
Finalement, ces robots veulent s’émanciper et se libérer. Ils y arrivent, et pas à peu près. À la fin de la dernière, il ne reste plus d’humains.
Je vole un petit punch, mais ça vaut la peine de regarder la série.
Oui, c’est de la fiction, mais comme toute bonne dystopie, il y a un avertissement important de ce qui peut se passer.
Pensons à la novlangue et aux écrans de 1984, aux autodafés de Fahrenheit 451, aux droits des femmes de la Servante écarlate...
- Écoutez la chronique politique provinciale et fédérale avec Antoine Robitaille et Philippe-Vincent Foisy, animateurs à QUB Radio, au micro de Benoit Dutrizac sur QUB radio :
Pas si fou
Visiblement, le développement de l’IA inquiète plusieurs grands noms du domaine, dont Elon Musk et Yoshua Bengio, qui ont demandé une pause de six mois.
« Les systèmes d’IA dotés [...] peuvent poser de graves risques pour la société et l’humanité », écrivent ces 1125 acteurs du milieu technologique.
« Devrions-nous développer des esprits non humains qui pourraient un jour être plus nombreux et plus intelligents que nous, nous rendre obsolètes et nous remplacer ? »
L’agence de police européenne Europol a aussi mis en garde la population contre l’exploitation de l’IA par des criminels.
- Écoutez Philippe-Vincent Foisy en discuter lors de son tour de l'actualité quotidien, disponible en balado sur QUB radio :
Ils pourront facilement apprendre à « entrer par effraction dans une maison, le terrorisme, la cybercriminalité et les abus sexuels sur des enfants », écrit Europol.
Autre problème : le développement de l’IA se fait sans vraie transparence.
Difficile d’anticiper les risques et de bien les encadrer.
Dépassés
La gestion de TikTok donne un avant-goût de l’incapacité de nos gouvernements à gérer des dossiers aussi complexes.
On l’a interdit aux fonctionnaires, au Canada et au Québec, seulement après l’Europe et les États-Unis.
Au Québec, on a ajouté une couche de complexité ! Prenez le cas des médecins. Joseph Dahine me racontait récemment qu’on ne leur a pas simplement interdit d’avoir l’application sur leur téléphone, on leur a aussi interdit de publier du contenu.
Mais c’est quoi le problème ? Le vol de données de l’application ? Le risque de désinformation ? Les médecins sur TikTok ne viennent-ils pas justement lutter contre ce fléau ?
On a été complètement dépassés par les réseaux sociaux et nous ne sommes vraiment pas prêts pour l’IA.
SAAQ, Phénix, système de paie : le bordel informatique se poursuit au Québec et au Canada.
Au moins, Ottawa a déjà bougé un peu en déposant un projet de loi pour encadrer l’IA. C’est un bon début, mais ça ne reste qu’un début, avec très peu de détails.
« Westworld était de la science-fiction quand nous avons commencé, disait récemment la créatrice de l’émission citée par le Hollywood Reporter, maintenant, ça ressemble beaucoup plus à un documentaire. »
Ça va bien aller...