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Mort de la policière Maureen Breau: une tragédie qui aurait dû être évitée

Pendant que le système de justice tombe en lambeaux et que les problèmes de santé mentale inondent la police, des hommes et des femmes risquent leur vie.
Pendant que le système de justice tombe en lambeaux et que les problèmes de santé mentale inondent la police, des hommes et des femmes risquent leur vie. Photo fournie par la SQ


La sergente Maureen Breau a été tuée cette semaine en protégeant le public. Son assassin, un homme avec un dossier lourd d’accusations criminelles et des troubles de santé mentale profonds, était en liberté.

La Commission d’examen des troubles mentaux jugeait pourtant qu’il constituait une menace pour la sécurité d’autrui. Il avait été trouvé non coupable cinq fois au criminel, car il était considéré comme trop malade pour avoir l’intention de commettre un crime. On ne l’a jamais retenu, sauf pour de courtes périodes. 

Système en lambeaux

Manque de ressources, pénurie de procureurs et d’experts, défaut de surveillance des conditions de libération, s’il en est. Le système est en lambeaux et ça vient de coûter la vie à une policière qui faisait son travail de protéger les autres. 

La mort de Maureen Breau n’a tout simplement aucun sens. Sa famille, ses proches et ses collègues de la Sûreté du Québec porteront toute leur vie des séquelles de cette tragédie qui aurait pu – et aurait dû – être évitée. 

Tout le monde comprend de quoi il s’agit lorsqu’on parle d’écoles vétustes ou d’hôpitaux qui ne fonctionnent plus. 

Les systèmes de justice et de sécurité publique au Québec sont globalement pires, mais la justice est plus loin des gens que la santé ou l’éducation. En conséquence, ce n’est pas une priorité pour les élus. 

Il fut un temps où le ministre de la Justice était un des plus importants à siéger autour de la table du cabinet. Ce n’est plus le cas. 

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Les ministres David Lametti et Simon Jolin-Barrette, tant au fédéral qu’au provincial, sont au bas de l’échelle et leur inaptitude et leur insouciance rendent encore plus difficile le travail des policiers. 

Jolin-Barrette s’entête à refuser des augmentations décentes à nos procureurs qui gagnent, en moyenne, 30 % de moins que leurs vis-à-vis en Ontario. C’est une vraie honte qui contribue à la perte de bon nombre des procureurs les plus expérimentés vers le privé ou vers d’autres juridictions. 

Police mal équipée

Entre-temps, nos services de police aussi sont sous-financés et les hommes et femmes qui font preuve de courage comme Maureen Breau, qui mettent leur vie en danger tous les jours pour nous protéger, en paient le prix.  

Depuis des décennies, on prêche qu’il faut désinstitutionnaliser les gens souffrant de troubles mentaux.  

C’est vrai qu’il faut retenir les gens contre leur gré uniquement dans les cas les plus graves. Mais pourquoi accepter qu’une personne qui commet des crimes à répétition et qu’on considère comme un danger public ne reçoive pas d’aide et vive sans contrainte, jusqu’à ce que l’irréparable survienne? 

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Nos services de police sont aux prises avec une épidémie d’appels reliés à la santé mentale. Ils sont débordés et ça les empêche d’accomplir leur travail principal, soit de faire appliquer les lois et de protéger le public.

Les lois régissant la santé mentale doivent impérativement être revues pour veiller à ce que des cas comme celui du tueur de Maureen Breau ne puissent jamais plus arriver. 

Ce n’est pas seulement injuste de demander à la police de faire seule ce travail auprès des gens atteints de troubles mentaux, c’est carrément de l’irresponsabilité d’État. 







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