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Fin de plusieurs journaux papier: dure semaine pour la presse écrite

«24 heures», Les Coops de l'information et le «Corriere Italiano» ont annoncé la fin de leurs versions imprimées

Bloc journal Journaux
Photo Fotolia


La tendance lourde de la disparition des journaux papier était flagrante cette semaine, avec les annonces de 24 heures, des Coops de l’information et du Corriere Italiano. 

«Ça montre que la fin du papier arrive plus vite qu’on le pensait», commente Patrick White, professeur à l’École des médias de l’UQAM. 

«C’était quand même écrit dans le ciel [...] Il y a des licenciements partout au Canada anglais, des fermetures de médias aux États-Unis», illustre-t-il. 

Cette semaine, plusieurs médias québécois ont annoncé ou confirmé la fin de l’impression de leurs journaux papier, dont 24 heures, qui deviendra entièrement virtuel

Le Corriere Italiano a également fermé ses bureaux hier. La dernière édition de cet hebdo fondé en 1952 pour la communauté italo-montréalaise sera publiée la semaine prochaine.  

«Dans les années 1970 et 80, il y avait des éditions de 100 pages. C’était énorme», raconte Carole Gagliardi, fille du fondateur de cette publication en italien qui a été hautement populaire. 

Dans les dernières années, certaines éditions ne comptaient qu’une dizaine de pages, note Mme Gagliardi, qui en a elle-même été éditrice avant que l’hebdo ne soit acquis par Métro. 

«Plein de promesses»

Mercredi, Les Coops de l’information ont annoncé la fin de l’impression papier de leurs six journaux, soit Le Soleil, La Voix de l’est, Le Droit, La Tribune, Le Nouvelliste et Le Quotidien

En mars 2020, les journaux des Coops avaient mis fin aux éditions papier du lundi au vendredi.  

Les éditions du samedi disparaîtront à leur tour en décembre prochain. Les médias des Coops deviendront alors 100% numérique. 

«Je n’y vois pas quelque chose de négatif, au contraire. C’est très emballant», affirme Geneviève Rossier, directrice générale des Coops de l’information. 

«C’est quelque chose qui était prévu dès la faillite de Capitales Médias en 2019», rappelle-t-elle.

«Le numérique est plein de promesses. Ça va nous permettre d’être plus réactifs», assure Mme Rossier.

Courbes inverses

De façon générale, c’est la chute des revenus publicitaires, notamment au profit des géants du web, qui rend de plus en plus difficile le modèle d’affaires des journaux imprimés, expliquent les experts. 

Les changements d’habitude des lecteurs ont aussi joué un rôle dans les récentes décisions. 

Dans les dernières années, les médias des Coops ont observé une baisse constante des abonnements aux versions imprimées, tandis que les abonnements numériques augmentaient, indique Mme Rossier.

Quant à Carole Gagliardi, elle remarque que les Italo-Montréalais de moins de 45 ans ne lisent plus autant l’italien que leurs parents ou grands-parents, aussi fiers soient-ils de leurs racines. Une réflexion est d’ailleurs en cours pour faire revivre le Corriere d’une autre façon, avec l’introduction du français et de l’anglais. 

Reste que toutes ces nouvelles sont tristes pour les lecteurs, souvent plus âgés, qui n’ont pas envie d’adopter le numérique, rappelle Colette Brin, directrice du Centre d’études sur les médias à l’Université Laval. 

«Je suis moi-même une des dinosaures», avoue-t-elle. 

«La lecture sur papier est différente du numérique: on lit plus longtemps, avec plus d’attention, et on y lit des choses qu’on aurait peut-être pas lu [sur le web]», indique Mme Brin.







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