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Le PLQ à la recherche d'une boussole : j'ai rarement vu un parti aussi perdu...

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Le Parti libéral forme un comité pour redéfinir son identité et sa philosophie politique en 2023. Il s’agit à la fois d’un geste de courage et de l’aveu d’un profond désarroi. Sincèrement, j’ai rarement vu un parti aussi perdu.

On caricature parfois les partis politiques par leur côté prévisible. Sur un enjeu précis, il est facile de deviner ce que sera la réaction d’un parti. Quelque chose vient du fédéral ? Le PQ va dire non parce qu’ils sont indépendantistes. On propose plus de privé ? Un parti de gauche comme QS va dénoncer. Une nouvelle réglementation ? Le défenseur de la liberté Éric Duhaime dira non.

Au-delà de la caricature, il y a quelque chose de sain et normal dans cette prévisibilité. Des partis politiques ont des ancrages. Leurs militants se sont réunis au sein du même parti parce qu’ils partagent des convictions. C’est ce qu’on appelle l’ADN ou l’identité d’un parti politique.

En 2023, bien malin celui qui peut prédire ce que pourrait dire le PLQ sur tel ou tel enjeu. Un parti désorienté. On réalise aujourd’hui qu’à une époque, c’est l’attrait du pouvoir qui unissait les libéraux plus qu’une philosophie politique. Aujourd’hui, loin du pouvoir et dépourvu d’identité, le PLQ coule à pic.

Imiter QS

Au moment même de lancer sa réflexion, le Parti libéral nous a fourni un exemple de son égarement. Son porte-parole économique Frédéric Beauchemin proposait d’augmenter la dette du Québec pour investir en accéléré dans la transition énergétique. Dans un jeu de devinette à l’aveugle, si on m’avait demandé duquel de nos partis politiques provenait une telle déclaration, j’aurais dit Québec solidaire.

Comment imaginer que le parti qui a remis les finances du Québec en ordre, quitte à se faire accuser d’austérité, propose maintenant d’accroître allègrement la dette ? Est-ce le même parti où militait il y a peu de temps le duo Leitao / Coiteux ?  

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Sur l’environnement, il y a quelques années, le PLQ prônait le développement durable, un équilibre entre économie et environnement. Dans les régions du Québec, bien des militants libéraux étaient des membres de chambres de commerce qui dénonçaient le blocage de tous les projets par les écolos. Du jour au lendemain, oups ! Ils veulent faire partie des écolos. Les militants libéraux eux-mêmes ne s’y retrouvent plus. 

Le français, enjeu crucial

Que dire des pirouettes en matière linguistique, un enjeu pourtant fondamental ? Les députés libéraux avaient accueilli le projet de loi 96 positivement. Dans une volonté de reconnecter avec les francophones, ils avaient soutenu le besoin de renforcer la protection du français, allant même jusqu’à proposer un amendement qui renforçait la loi 96.

Puis, constatant la grogne dans les milieux anglophones, ils ont fait demi-tour sur un dix sous. Ils se sont retournés contre la loi 96, allant même jusqu’à renier leur propre amendement.  

Le comité formé aujourd’hui aura fort à faire. Dans un monde idéal, il aurait fallu attendre le choix du nouveau chef. Mais le PLQ est si déboussolé qu’il n’avait plus ce luxe.

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