Réforme Dubé: coudonc, souhaitent-ils que ça échoue?
Léger

Je ne suis pas du genre à casser du sucre sur le dos des syndicats.
Or, les récentes réactions de la FIQ, de l’APTS, de la FTQ et de la CSN face aux réformes du ministre Dubé sont épuisantes et contre-productives.
Hautement et platement prévisibles, aussi.
On tente de caricaturer le ministre Dubé comme un « antisyndical », seul dans sa tour d’ivoire.
Ça ne colle pas, car le réel dit autre chose.
On peut reprocher bien des choses à la CAQ. Néanmoins, il s’agit d’un gouvernement qui, parmi ses faits d’armes, a amélioré les salaires des infirmières et des préposés aux bénéficiaires, et un tant soit peu, leurs conditions de travail. Plus que les péquistes, plus que les libéraux.
Et qui souhaite mettre fin aux plaies que sont les agences privées de placement.
À peine proposé, le projet de loi était qualifié de « corrompu » (APTS). Pas assez de consultation, dit-on. Pourtant, les rapports consultatifs débordent. D’autres n’y voyaient « rien de positif » (FIQ).
Leurs réactions tendent paradoxalement à donner raison au gouvernement Legault : que le réseau est effectivement pris dans un « carcan syndical ».
Les syndicats en santé sont triplement déconnectés : de l’opinion publique, du public qu’ils servent et de leurs membres, pas aussi critiques des réformes. Le dire, ce n’est pas faire dans l’antisyndicalisme, c’est leur rappeler que leur crédibilité est en jeu, ici.
Oppositions partisanes
Guère mieux sont les partis d’opposition, qui rivalisent d’outrances.
À défaut d’arguments, on tombe dans les perceptions simplistes : l’épouvantail Gaétan Barrette et la fameuse « centralisation » – deux critiques qui, au demeurant, ne veulent rien dire.
On peut certainement douter des réformes. L’idée des « mini-hôpitaux » privés est, par exemple, amplement critiquable. Ils amplifient une iniquité des soins bien présente au Québec – qu’on ne nomme jamais – et empirent la pénurie de personnel.
Mais je me mets dans les bottes du citoyen qui doit se demander ces jours-ci : travaillent-ils pour l’intérêt général ou pour eux-mêmes ?