Les Américains ont déjà eu un président pire que Trump
En attendant d’en savoir plus mardi sur les chefs d’accusation retenus contre Donald Trump, je vous propose un retour dans le temps.
Si l’entourage de Trump a battu des records en termes d’accusations et de condamnations (11 accusations!), il y a un domaine dans lequel un autre président a fait pire : acheter le silence de ses maîtresses.
Retour à la normalité
«Return to normalcy», le retour à la normalité, était un des slogans de la campagne présidentielle de William G. Harding en 1920. Après les deux mandats du démocrate Woodrow Wilson, dont le second marqué par la Première Guerre, les républicains écrasaient la compétition.
Le 29e président est considéré par plusieurs historiens comme l’un des plus mauvais présidents de l’histoire. On ne retient bien souvent son nom que pour deux scandales, l’un impliquant un de ses secrétaires et l’autre ses propres aventures extraconjugales.
Dans le premier cas, son secrétaire à l’Intérieur Albert Fall fut reconnu coupable (un an de prison) d’avoir accepté près de 400 000$ de «cadeaux» en échange des droits d’exploitation de la réserve de pétrole de Teapot Dome au Wyoming. Avant le Watergate et la présidence Trump, il s’agissait du plus gros scandale politique.
Amoureux et imprudent
Contrairement à Donald Trump, William Harding a par deux fois payé pour acheter le silence de ses maîtresses.
En pleine ascension politique, le futur président a débuté une relation amoureuse avec l’épouse de son voisin et ami. Nous connaissons bien la relation entre les deux amants depuis la divulgation en 2014 de la relation épistolaire entre Carrie Fulton Phillips et William G. Harding.
À la lecture des écrits de Harding, on devine sans peine sa passion dévorante. Il y reconnaît sa jalousie, se laisse aller à des élans de poésie, mais aussi à un brin d’érotisme. Bien des amateurs de détails croustillants se sont amusés du fait qu’il avait un surnom pour son membre viril : Jerry.
Outre cette relation amoureuse qu’il révèle aux dirigeants de son parti lors de son accession à la présidence, Harding était également troublé par l’attachement de sa maîtresse à l’Allemagne. On avait même craint qu’elle puisse être une espionne.
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L’autre aventure pour laquelle Harding devra puiser dans son portefeuille impliquait une jeune femme, Nan Britton, qui souhaitait que son amant intercède en sa faveur dans sa quête d’un emploi à la fin de ses études secondaires.
De cette nouvelle relation amoureuse est né un enfant. C’est la sœur de Nan Britton qui proposa de l'adopter, mais le président Harding devait contribuer financièrement. Ce qu’il fit (300$ par mois) jusqu’à sa mort soudaine en 1923.
Dépitée que la succession du président refuse d’honorer l’entente, Nan Britton publia son récit dans un livre qui a pour titre The president’s daughter.
Si l’histoire des déboires amoureux du 29e président vous intéresse, je vous suggère également cet article publié dans le Washington Post de dimanche.