Une saison à la Ken Dryden
Moffet

L’épatant Linus Ullmark, des Bruins de Boston, n’est plus qu’à deux victoires de devenir le premier gardien depuis Ken Dryden en 1977 à signer une campagne de 40 triomphes avec moins de dix défaites à sa fiche.
Rappelons que Dryden avait terminé la saison 1976-77 avec un dossier de 41 victoires, six défaites et huit matchs nuls. Le cerbère avocat avait réussi dix coups de pinceau tout en maintenant un taux d’efficacité de ,920 (une statistique non publiée à l’époque) et une moyenne de buts alloués de 2,14.
Ullmark, qui est en tête de notre classement informatisé pour une 18e semaine d’affilée, présente un dossier de 38-6-1 avec un taux d’efficacité phénoménal de ,937 et une moyenne de buts alloués de 1,90.
Dryden avait occupé le filet des Canadiens pendant 56 matchs. Ullmark, qui en est à 47 sorties, terminera la saison vraisemblablement avec 49 parties jouées ; peut-être 50. Comme il ne jouera que deux ou trois matchs, il ne peut se permettre de perdre s’il veut atteindre le plateau des 40 gains.
Constance à 87 %
Voici où ça devient intéressant ! L’indice de constance de Dryden (départs de ,900 ou plus en efficacité) était de 61,8 % en 1977, mais Ullmark est dans une autre sphère à 87 %. Il a joué pour ,900 dans 40 de ses 46 départs.
C’est abracadabrant !
En fait, seul le légendaire Jacques Plante a fait mieux (87,5 %) en 40 départs ou plus dans toute l’histoire de la LNH et c’était avec les Maple Leafs de Toronto en 1970-71 à l’âge de 42 ans.
Mais gardons les pieds sur terre. Comme le Suédois des Bruins ne connaît sa véritable éclosion qu’à l’âge de 29 ans, on ne comparera pas sa carrière à celles des Plante et Dryden. Ça illustre tout de même à quel point ce qu’il accomplit, cette saison, sort de l’ordinaire.
Le Vézina et la coupe !
En 1977, le Canadien était seul dans la course au Vézina qui était alors l’équivalent du trophée Jennings d’aujourd’hui. Le Jennings est dans la poche pour Ullmark et son adjoint Jeremy Swayman puisqu’ils ont une avance de 30 buts sur les gardiens des Hurricanes.
Toujours en 1977, le Canadien avait survolé la LNH avec une récolte de 132 points (60-8-12) et conquis la coupe Stanley en ne subissant que deux défaites contre les Islanders de New York dans leur parcours en séries. Ils avaient balayé les Blues, ainsi que les Bruins en grande finale.
Chose certaine, les yeux seront rivés sur les Bruins et Ullmark en séries éliminatoires, mais une question se pose. L’entraîneur, Jim Montgomery osera-t-il poursuivre le système d’alternance entre Ullmark et Swayman ? À suivre.
Statistiques analytiques
Et la cerise sur le gâteau. Comme nous avons l’autorisation privilégiée de partager certaines microstatistiques de Clear Sight Analytics, ajoutons que Ullmark est second au chapitre des buts sauvés (31,95). Bref, selon la qualité des tirs reçus, il aurait dû allouer 120 buts, mais il n’en a accordé que 88, soit 32 de mieux que la moyenne. Juuse Saros domine à 34,35.
Andrei Vasilevskiy, qui est en feu, est troisième à 28,84. Samuel Montebeault est 15e à 8,38 et Jake Allen, 84e à -5,83. Jonathan Quick ferme la parade à -27,65.
Ça s’était bien passé à son arrivée avec les Golden Knights, mais là, ça se complique.