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Refuser le chandail de la Fierté: un choix qui peut s’expliquer chez les joueurs russes



Sécurité, religion, loi du Kremlin : les facteurs peuvent être nombreux pour expliquer la décision de Denis Gurianov de ne pas porter le chandail arc-en-ciel.

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C’est ce qu’explique Mathieu Boivin-Chouinard, doctorant en histoire du hockey soviétique et postsoviétique à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

« On devine qu’il y a certainement de la prudence de la part des joueurs russes, a noté Boivin-Chouinard, mentionnant le contexte politique qui prévaut au pays de Vladimir Poutine. Même eux ne doivent pas savoir exactement les conséquences qui les guettent. Il y a la dimension de la peur des représailles, mais ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas des convictions religieuses reliées à l’orthodoxie aussi. »

Une loi controversée

Au-delà de la sécurité et de la religion, on peut penser que Gurianov veut éviter de s’exposer à une amende dans son pays natal. 

D’abord instaurée en 2013, soit à l’aube des Jeux olympiques de Sotchi, une règle du Kremlin a été renforcée en novembre dernier, à la suite d’un projet de loi adopté à l’unanimité par la chambre haute du Parlement de Russie. 

La loi prévoit des amendes de plusieurs milliers de dollars canadiens pour tout Russe faisant la promotion de la communauté LGBTQ+. L’expression « propagande de relations sexuelles non traditionnelles » est utilisée dans la description de cette loi.

« On vise avec cette loi, aux yeux de la Russie, à se positionner comme les défenseurs de la morale », résume Boivin-Chouinard, également auteur des livres Chaïbou : histoire du hockey russe.

« Un regard sur le passé afin d’aborder le parcours et la culture de l’autre reste plus que jamais indispensable pour comprendre nos partenaires qui, rappelons-le, sont souvent tout aussi passionnés de hockey que nous le sommes », écrivait-il par ailleurs, de manière générale, dans la conclusion du deuxième tome.

Loin de la glasnost

Au pouvoir dès le milieu des années 1980, Mikhaïl Gorbatchev multipliait pourtant les efforts avec une série de réformes, regroupées sous le nom de perestroïka, et avec la politique de la glasnost, qui devait permettre au peuple russe de s’exprimer plus librement. 

L’actuel président Poutine a plutôt annoncé son désir de rétablir « l’ordre »... En début de mandat, il avait réintégré l’ancien hymne national, « pour rappeler la grandeur du pays avant la chute de l’URSS ».







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