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Grève du transport scolaire: trois semaines sans école pour deux élèves autistes

Genesie Paquette-Chouinard
Génésie Paquette-Chouinard (au centre) avec ses enfants Tommy et Laurie Hémond, qui ont un trouble du spectre de l’autisme. Photo Pierre-Paul Poulin


Deux jeunes autistes de Brossard ont patienté à la maison pendant trois semaines, incapables de se rendre à l’école en raison de la grève chez Autobus Longueuil.

«Ma fille est en train de se désorganiser. Elle me demande 70 fois par jour quand elle va pouvoir retourner à l’école», raconte Génésie Paquette-Chouinard.

Ses deux aînés Laurie, 18 ans, et Tommy, 15 ans, sont atteints d’un trouble du spectre de l’autisme. Ils ne fréquentent donc pas leur école de quartier à Brossard, mais sont plutôt en classe spéciale de type «relation» à l’école secondaire André-Laurendeau, à Saint-Hubert.  

Le 21 mars dernier, une grève d’une durée indéterminée a été déclenchée par les chauffeurs d’Autobus Longueuil, affectant quelque 1500 élèves de la Rive-Sud. 

Mme Paquette n’a pas de voiture. Elle ne peut donc pas conduire ses enfants elle-même. 

«Ça me coûterait 50 $ par jour de Uber. Je n’ai pas les moyens», déplore cette mère monoparentale qui travaille comme préposée aux bénéficiaires. 

Pas de retour

Ses deux adolescents sont assez autonomes pour rester seuls à la maison, mais pas pour prendre le transport en commun. 

«La professeure ne savait pas trop quoi faire», raconte Mme Paquette, qui est ainsi restée en contact avec l’école. 

Elle dit avoir laissé deux messages à la direction de l’école afin de trouver une alternative. Par exemple, elle espérait que ses enfants pourraient temporairement bénéficier du transport par berline pour élèves handicapés qu’ils utilisaient il y a quelques années.   

Elle n’a toutefois pas eu de retour. 

Laurie et Tommy ont donc passé trois semaines sans pouvoir se rendre à l’école, alors que la constance est primordiale chez les jeunes autistes.

«Quand il y a un dérèglement dans la routine, ça peut prendre des semaines avant de s’en remettre», explique-t-elle.

Mme Paquette avait aussi tenté de résoudre le problème en réservant un transport adapté du Réseau de transport de Longueuil (RTL), mais s’était fait répondre au téléphone que le service n’était pas offert pour se rendre à l’école. 

Contacté par Le Journal, le RTL a invoqué une erreur de communication. Un tel service peut bel et bien être organisé puisqu’un autre élève y a déjà droit depuis le début de la grève. 

De son côté, le Centre de services scolaire Marie-Victorin (CSSMV) parle aussi d’une «faille de circulation de l’information». Les coûts du transport adapté seront assumés par le CSSMV.

Pénalisés

Laurie et Tommy pourront retourner à l’école dès mardi ou mercredi prochain. 

«Ce que je trouve dommage, c’est que ce sont souvent les enfants à besoins particuliers qui sont pénalisés parce que c’est rare que les services sont offerts dans leur école de quartier», rappelle leur mère. 

Au moment de publier, ni Autobus Longueuil ni le syndicat Unifor n’avaient répondu aux questions du Journal.

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