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Pas de coupe depuis 30 ans: c’est inconcevable, selon le dernier DG qui l’a gagnée au Canada

Serge Savard revient sur les succès du Canadien en 1993

Serge Savard est monté sur l'estrade au Centre Bell en juillet dernier pour présenter le Prix du directeur général de l'année à Joe Sakic. MARTIN CHEVALIER / LE JOURNAL DE MONTRÉAL
Serge Savard est monté sur l'estrade au Centre Bell en juillet dernier pour présenter le Prix du directeur général de l'année à Joe Sakic. MARTIN CHEVALIER / LE JOURNAL DE MONTRÉAL Martin Chevalier / JdeM


Architecte de la dernière conquête de la coupe Stanley au pays à titre de directeur général du Canadien en 1993, Serge Savard peine à croire que l’emblème de la suprématie du hockey échappe aux différentes équipes du pays depuis tout ce temps.

Celui que l’on surnomme le Sénateur a été en poste comme directeur général à Montréal de 1983 à 1995. Il a vécu deux fois l’euphorie de la Coupe Stanley dans ce rôle, après avoir été champion à huit reprises comme joueur. 

À ses yeux, même si les marchés canadiens ont fait souvent de longs bouts de chemin au printemps, il demeure inconcevable que la route ait pris fin chaque fois, depuis 30 ans, sans la coupe.

«C’est quasiment impensable!», a laissé tomber Savard, lors d’un entretien.

«Je n’arrive pas à voir une vraie raison. Les Oilers ont été considérés parmi les favoris dans les dernières années et pourtant, ils ont raté les séries plus souvent qu’à leur tour. Les Leafs se font sortir en première ronde à chaque année. Il y a un manque sur le plan organisationnel», a-t-il constaté.

Serge Savard est monté sur l'estrade au Centre Bell en juillet dernier pour présenter le Prix du directeur général de l'année à Joe Sakic. MARTIN CHEVALIER / LE JOURNAL DE MONTRÉAL
MARTIN ALARIE / AGENCE QMI / JOURNAL DE MONTREAL

L’équipe avant l’individu

Si Savard ne parvient pas à mettre le doigt sur une raison en particulier qui explique la longue période d’insuccès, il croit tout de même que dans les meilleurs clubs canadiens, la notion d’équipe a perdu de sa valeur.

«Il y a eu tellement de premiers choix à Edmonton. Puis, à Toronto, ils paient deux joueurs de gros millions et il manque d’argent pour le reste de l’équipe. On a oublié de jouer en équipe. Ce n’est pas une recette pour gagner», a-t-il pesté.

Après avoir vécu la situation de l’interne comme joueur et comme directeur général, Serge Savard se dit convaincu que les succès qu’a connus le Canadien s’expliquent par le fait que les plus grandes vedettes ont laissé leur ego à la porte pour le bien de la cause collective, un fait qui serait plus rare aujourd’hui.

«À Montréal, l’équipe a toujours passé en premier pour en arriver à 24 coupes. Un but contre a toujours été aussi important qu’un but pour dans cette organisation. 

«Nos grands joueurs, que ce soit Maurice Richard, Jean Béliveau ou Guy Lafleur, sont tous rentrés dans le moule. Ils ont tous joué en équipe et Lafleur ne s’est jamais senti supérieur à Doug Jarvis dans l’équipe», a-t-il illustré.

Serge Savard est monté sur l'estrade au Centre Bell en juillet dernier pour présenter le Prix du directeur général de l'année à Joe Sakic. MARTIN CHEVALIER / LE JOURNAL DE MONTRÉAL
En mai 1986, Serge Savard soulevait sa première de deux coupes Stanley à titre de directeur général du Canadien. Après celle de 1993, aucun autre directeur général aux commandes d'une équipe canadienne ne l'a imité. Credit photo: Les archives / Le Journal de Montreal dossier passif 576 Andre Viau / Le Journal de Montreal

Bonis d’équipe

Dans la même veine, Savard croit que d’un point de vue contractuel, les bonis individuels de performance devraient laisser place aux bonis collectifs.

«Quand j’étais en charge, je cancellais tous les bonis personnels dans les contrats. Les seuls bonis, c’était des bonis d’équipe. Aujourd’hui, la pilule serait difficile à faire avaler aux joueurs vedettes, mais au fond d’eux-mêmes, ils veulent gagner. Dans mon esprit, un joueur comme McDavid qui fait des millions, mais qui ne fait pas les séries ou qui perd en première ronde, il n’a pas accompli grand-chose», a-t-il dit. 

Et le CH?

Évidemment, Serge Savard ne blâme pas le Canadien pour les difficultés que le club connaît actuellement, en pleine période de reconstruction.

Il voit plutôt l’avenir de l’équipe d’un bon œil.

«À l’époque où le Canadien gagnait souvent, tout le monde voulait venir jouer à Montréal. C’est cette atmosphère gagnante qu’il faut recréer. Si tu regardes à Montréal actuellement, le club est mieux dirigé qu’avant. Martin St-Louis, je suis convaincu qu’il est un bon entraîneur et un bon enseignant.» 







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