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«Il n’a jamais dit ça dans les médias»: l’ex-conjointe de Pat Burns se confie sur une période sombre de l’entraîneur après les séries de 1993.

Le regretté entraîneur avait mal digéré l'élimination des Leafs

«Il n’a jamais dit ça dans les médias»: l’ex-conjointe de Pat Burns se confie sur une période sombre de l’entraîneur après les séries de 1993.
REUTERS


«Il n’a jamais dit ça dans les médias»: l’ex-conjointe de Pat Burns se confie sur une période sombre de l’entraîneur après les séries de 1993.
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TORONTO | Des coups durs, Pat Burns en a encaissé tout au long de sa carrière. Le regretté entraîneur n’a toutefois jamais été abattu comme au printemps 1993, lorsque l’élimination de ses Maple Leafs face aux Kings l’a privé d’une finale à l’ampleur inimaginable face au Canadien.

Trente ans plus tard, son ex-conjointe, Tina Hudson, Montréalaise établie à Toronto, a levé le voile sur cet épisode ardu pour le pilote aux airs de dur, mais blessé au plus profond de lui-même.

«Ce moment, c’était l’une des périodes les plus difficiles de sa vie», a-t-elle confié lors d’un entretien.

Pour se remettre en contexte, Burns avait dirigé le Canadien pendant quatre saisons, de 1988 à 1992. Avant la saison 1992-1993, il a fait le saut chez les Leafs, qu’il a mené à une amélioration monstre de 32 points dès sa première année derrière le banc. 

Pour la deuxième fois de son illustre carrière, il remportait ainsi le trophée Jack Adams remis à l’entraîneur-chef de l’année. C’est devenu, malheureusement, un prix de consolation.

Fin crève-coeur

Les Leafs étaient venus à bout des Red Wings en sept matchs, et le scénario identique s’était répété en deuxième ronde face aux Blues. Le rêve s’est évaporé en finale de la conférence Campbell contre les Kings, dans une autre série émotive qui a nécessité un septième match.

«Cette défaite a été particulièrement pénible, même si Pat acceptait rarement de montrer la moindre vulnérabilité. Je le sentais vraiment dévasté et en colère.»

«Habituellement, il était du genre à se lever le lendemain et à aller de l’avant. Il ne s’apitoyait jamais longtemps et cherchait des solutions. C’était sa façon de fonctionner, mais cette fois-là, c’était vraiment difficile», s’est remémoré Tina Hudson, qui été sa compagne pendant six ans, jusqu’en 1996, mais qui a été une amie et confidente jusqu’à son dernier souffle en 2010. 

«Il n’a jamais dit ça dans les médias»: l’ex-conjointe de Pat Burns se confie sur une période sombre de l’entraîneur après les séries de 1993.
Stephane Cadorette

Un grand rendez-vous raté

Quand la série face aux Kings a pris son envol le 17 mai 1993, Toronto vivait son plus long parcours éliminatoire depuis 1967. C’était l’année où, incidemment, les Leafs ont remporté leur dernière Coupe Stanley, en finale contre le Canadien.

Burns aurait tout donné pour revivre une finale aussi épique entre ces deux épicentres du hockey.

«C’était très dur à encaisser parce qu’il était convaincu qu’il avait l’équipe pour aller en finale. Un gars comme Doug Gilmour était blessé, mais il avait tout donné cette saison-là. Il savait aussi que, dans l’autre conférence, le Canadien avait de bonnes chances de se rendre au bout et il voulait vraiment cette finale. C’est lui qui avait construit ces deux équipes. Il voulait vivre l’honneur et le plaisir de voir les joueurs de ses deux équipes dans un tel contexte. C’est tout ça qui a rendu la chose si difficile pour lui.

«Il n’a jamais dit ça devant les médias, mais à moi, il arrivait à l’exprimer. Cette série avait été dévastatrice pour lui», a raconté Mme Hudson, qui se dit toujours saisie d’émotions lorsqu’elle replonge dans le moment.

Gretzky dans la controverse

L’autre choc qui a été difficile à encaisser, c’est que les Leafs ont perdu le sixième match dans la controverse, à Los Angeles. 

Wayne Gretzky avait atteint Gilmour au visage avec son bâton, mais n’a jamais été puni. L’arbitre mal-aimé de bien des amateurs québécois, Kerry Fraser, avait raté la séquence et, dans les instants suivants, c’est Gretzky qui avait enfilé le but victorieux. Fraser a reconnu par la suite qu’il avait commis une erreur, mais le mal était fait.

«Au moment où l’incident est arrivé, Pat savait très bien que la série venait de changer. On retournait à la maison pour le septième match, mais c’est comme si tout avait dégonflé. C’était difficile de ramener tout le monde dans la même direction. C’est un sport tellement mental», a affirmé son ex-compagne. 

La disette qui perdure

À l’époque, la séquence noire des Leafs sans Coupe Stanley se prolongeait donc à 26 ans, ce qui semblait une éternité.

«Pat sentait vraiment qu’il pouvait aider les Leafs à briser la disette. C’était l’année où ça devait arriver. Il croyait que si quelqu’un pouvait le faire, c’était lui. Il vivait avec le poids d’une ville sur les épaules», a résumé celle qui est aujourd’hui productrice.

Heureusement pour Burns, son quatrième arrêt comme entraîneur a été le bon, quand il a gagné la Coupe Stanley au New Jersey, en 2003. Un baume au cœur mérité après une si vive déception 10 ans plus tôt.







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