Guadalajara illustre et moderniste inconnue
Quand est-ce que quelqu’un de votre connaissance vous a dit : « Hé ! Je me rends en vacances à Guadalajara, au Mexique ? » Probablement jamais ! Normalement, ce sont les plages et les palmiers qui nous attirent dans ces latitudes ! Or, Guadalajara, la capitale économique de l’ouest du Mexique, n’a pas de plages ou la notoriété de Mexico. Et pourtant !
Guadalajara, avec ses 4 millions d’habitants, est néanmoins une ville touristiquement populaire, non seulement en raison de son statut de ville scientifique, mais aussi grâce à ses sept mégahôpitaux à la pointe de la technologie, ses universités, ainsi que sa collection étourdissante de maisons coloniales.
On se trouve dans un autre monde dans cette ville où l’on a un pied dans le passé – c’est d’ici que viennent les célèbres « mariachis » qui sont encore partout – et l’autre dans l’ultra-modernité pharmaceutique et médicale.
À Guadalajara, on est en montagne. De là le climat plus confortable qu’en bien des lieux du pays. Lorsque j’y étais cet hiver, la température oscillait entre 18 et 22 degrés, ce qui est idéal pour profiter des invitations des charros costumés, des rojos mexicains, des mariachis, de la tequila bien sûr, et des magnifiques parcs parsemés un peu partout pour rappeler la puissante présence coloniale.
Tout cela montre bien que le Mexique, pays voisin des États-Unis, tout comme le nôtre d’ailleurs, possède une forte culture identitaire grâce à ses traditions. Pour s’en convaincre, l’artisanat de Jalisco, la région dont Guadalajara est la capitale, exporte ses produits dans le monde entier, tels que des vêtements, des chaussures, de la joaillerie et des accessoires de cavalerie, qui connaissent un succès incroyable.
On pense également au secteur de l’ameublement local, où les gens viennent d’Europe, du Canada ou des États-Unis pour profiter des exclusivités mexicaines.
À couper le souffle
Pour les amateurs de photos, les immenses lacs, dont le lac Chapala, et les paysages vallonnés, ainsi que les ranchs et les cascades, rempliront de bonheur ceux qui cherchent le pittoresque.
Pour compléter le portrait, les silencieux Aztecs, réduits presque à néant par le bras droit de Cortès, le dénommé Beltran Guzman, réapparaissent dans les lieux publics dans leur tenue traditionnelle, de retour dans le centre-ville de Guadalajara.
On ne se gêne pas pour dire aux visiteurs que les rues de la ville sont on ne peut plus sécuritaires, ce qui n’est pas le cas partout dans cette partie du monde. On y est bien accueilli, grâce à une économie saine, et il n’y a aucune crainte à marcher dans les rues de cette deuxième ville en importance.
Je vous ai parlé des mégahôpitaux. Justement, on note ici la présence de nombreux étrangers en voyage de tourisme médical pour profiter de tarifs très abordables dans des hôpitaux à faire rêver.
En entrant dans ce quartier des hôpitaux, j’ai été stupéfait : voilà un niveau de modernité qui fait pâlir nos institutions québécoises. Combien d’années d’avance ont-ils sur nous ?
Cette mégalopole ne s’est pas sans raison attiré le sobriquet de « Silicon Valley du Mexique ».
On voit bien que la science médicale du Mexique n’a pas seulement introduit les Imodium pour combattre la tourista si populaire en ce pays !
Oubliée des voyageurs québécois, Guadalajara a bien mérité son certificat de l’UNESCO avec son mélange de traditions et de futurisme. Ses parcs ornés, ses fontaines somptueuses et ses maisons patrimoniales coexistent avec le nec plus ultra technologique... comme quoi c’est possible ! Le Québec qui aime détruire son passé au nom de l’avenir devrait en prendre note !