Le déraillement d’un train au Maine fait resurgir des inquiétudes à Lac-Mégantic
Les deux événements survenus sur la ligne ferroviaire reliant Farnham au Maine soulèvent de nombreuses inquiétudes dans la communauté de Lac-Mégantic, marquée à jamais par la catastrophe survenue il y a 10 ans.
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Samedi dernier, un feu de broussailles se déclare lors du passage d’un train à Nantes, village voisin de Lac-Mégantic. L’incendie s’est propagé sur environ un kilomètre. «Le train faisait un bruit inhabituel et il dégageait beaucoup de fumée. Il continuait d’avancer et le feu prenait sur son passage», a raconté Marjorie Despatis, qui habite à côté de la voie ferrée. «Moi je me demande ce que Transports Canada fait pour assurer notre sécurité, parce que je remarque que les convois sont de plus en plus imposants et ça m'inquiète. On a l'impression que les compagnies ferroviaires font ce qu'elles veulent.»
Cet événement est survenu quelques heures après le déraillement d’un train près de Rockwood, au Maine, sur le même chemin de fer détenu par le Canadien Pacifique.
«Ça soulève des craintes, a indiqué la mairesse de Lac-Mégantic, Julie Morin. Il n’y a pas eu de conséquences graves ce week-end, mais c’est l’accumulation des accidents qui m’inquiète. On ne peut pas se contenter que le CP ramasse les dégâts, reconstruise les rails et se remette en route. Qu’est-ce qu’on fait pour ne plus que ça arrive? C’est ça la vraie question qu’il faut se poser.»
Le porte-parole de la Coalition des citoyens engagés pour la sécurité ferroviaire de Lac-Mégantic, Robert Bellefleur, demande à Transports Canada de rendre des comptes. «Les trains sont de plus en plus longs et de plus en plus lourds. Est-ce que le réseau ferroviaire est en mesure de les supporter? Est-ce qu’une étude a été réalisée avant d’augmenter la charge des trains? Ce qui s’est passé au Maine samedi, ça peut arriver à tout moment à Lac-Mégantic, à Sherbrooke ou à Magog. Et que dire des vieilles locomotives comme celle conduite par Tom Harding le soir du 5 juillet 2013 et qui sont toujours en circulation. On peut se questionner sérieusement sur l’état du matériel roulant sur les voies ferrées.»
De son côté, le maire de Nantes parle d’une «tempête dans un verre d’eau». Daniel Gendron se dit rassuré pour la sécurité des résidents de sa municipalité. «Ce qui s’est passé samedi c’est malheureux et ça ravive de douloureux souvenirs c’est vrai, mais ce sont des choses qui arrivent. Pour le moment on ne sait pas précisément ce qui a provoqué l’incendie alors ça ne sert à rien de spéculer. Les équipements du CP sont régulièrement inspectés et je n’ai aucune inquiétude.»
Par courriel, la gestionnaire des Affaires gouvernementales et communications du CPKC, Stacy Patenaude, indique que: «L'incident fait toujours l'objet d'une enquête. CPKC a inspecté les locomotives et le train qui ont traversé la ville de Nantes pendant la période en question samedi et aucun défaut n'a été trouvé.»