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Victime d’Harold LeBel, Catherine Fournier a été suivie pendant un an par une équipe de tournage



L’accès inédit offert par Catherine Fournier à une équipe de tournage qui l’a suivie pendant un an permet de comprendre le difficile processus judiciaire par lequel peuvent passer les victimes qui ont le courage de dénoncer.  

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«L’idée n’était pas simplement de raconter l’histoire de Catherine Fournier, mais bien d’expliquer toutes les étapes d’un procès devant jury, vécues par une victime d’agression sexuelle», explique le journaliste Mathieu Carbasse. 

  • Pour voir le documentaire Témoin C.F. sur Vrai, cliquez ici.

C’est lui qui, peu après l’arrestation d’Harold LeBel, a eu l’idée de prendre contact avec l’ancienne députée de Marie-Victorin. 

À l’époque, l’identité de cette dernière, bien que protégée par un ordre de la Cour, a rapidement été connue par la grande majorité de la communauté journalistique et politique. 

«J’ai écrit à un membre de son équipe, lui disant que je respectais son silence, mais qu’à mon avis, il y avait une histoire à raconter», se souvient-il. 

Au fil des discussions, Catherine Fournier a accepté de se livrer et de partager son inconfortable expérience, pour démystifier le processus. 

«Elle voulait amener cette histoire dans l’espace public, pour éventuellement répondre à des questions, permettre à des victimes d’aller porter plainte ou de savoir ce qui les attend si elles le font», ajoute le journaliste. 

Capture d'écran / Vrai

DANS L’INCERTITUDE 

Les tournages ont débuté en décembre 2021, un an après l’arrestation d’Harold LeBel. 

Mathieu Carbasse et la réalisatrice Marie-Christine Noël du Bureau d’enquête ont ainsi suivi Catherine Fournier dans son quotidien afin de documenter la préparation, l’attente, les doutes, tout au long des interminables procédures judiciaires. 

Capture d'écran / Vrai

«Pendant un long moment, alors qu’il n’y avait pas encore de date de procès, elle n’avait pas de nouvelles, il y a eu des reports. On sentait parfois son découragement dans les entrevues. Mais c’est ce que de nombreuses victimes vivent», a expliqué Marie-Christine Noël. 

  • Écoutez l'entrevue avec Catherine Fournier à l’émission de Yasmine Abdelfadel via QUB radio : 

À la caméra, Catherine Fournier s’ouvre sur des aspects intimes de sa vie. Elle décrit en détails l’agression qu’elle a subie durant une nuit entière, mais elle parle aussi du déni et la honte qui ont suivi, de ce qui l’a poussée à dénoncer et du désespoir qui l’a envahi quand son nom a fuité après l’arrestation de son agresseur. 

La caméra suit la mairesse de Longueuil chez elle, à l’Hôtel de Ville et même jusqu’à Rimouski, durant le procès de LeBel, l’automne dernier. Pour les fins du film, la production avait loué un chalet non loin du palais de justice. 

Capture d'écran / Vrai

L’équipe de tournage a ainsi suivi chacune des étapes du procès, de la sélection du jury, à l’interrogatoire et contre-interrogatoire de Catherine Fournier, mais aussi au témoignage d’Harold LeBel. 

Ce fut un moment très difficile pour elle, puisque l’accusé a tout nié, se souvient Marie-Christine Noël. Malgré tout, il fallait tourner, documenter. 

«Dès le début, on a mis au clair avec elle qu’on avait un travail journalistique à faire», a-t-elle expliqué. 

Capture d'écran / Vrai

24H SUR 24 

«On était ensemble 24 heures sur 24 [durant le procès, sauf pendant sa présence à la barre], donc tout le temps en mode journaliste. Mais on devait aussi s’assurer qu’elle était bien, pour qu’elle soit à l’aise de donner des entrevues. Il fallait bien la soutenir, parce que ce n’était pas une histoire facile», a ajouté la journaliste et réalisatrice, précisant qu’elle avait d’abord demandé conseil à une psychologue, afin d’être bien outillée pour accompagner la victime dans le processus. 

Harold LeBel a finalement été condamné par 14 jurés. Mais s’il avait été acquitté? 

«On aurait fait le même film, sur le processus judiciaire. Les questions auraient été les mêmes, mais les termes auraient été différents, en désignant la victime et l’accusé par exemple», assure Mathieu Carbasse.

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