45 poursuites intentées durant la COVID: son stratagème pour s’en mettre plein les poches se retourne contre lui
Un homme qui provoquait son expulsion de lieux publics en refusant de porter un masque a intenté 45 poursuites judiciaires durant la pandémie, espérant s’en mettre plein les poches. Il a plutôt vu son stratagème se retourner contre lui.
« De toute évidence, [Gino] Rouleau pensait avoir trouvé un moyen d’obtenir facilement de l’argent en invoquant abusivement une condition médicale toujours inconnue afin de justifier son refus de porter un couvre-visage alors obligatoire », souligne le juge Henri Richard.
Dans plusieurs décisions rendues à la fin mars, le magistrat n’est pas tendre envers l’homme de 38 ans de Varennes, qui « considère le système judiciaire comme un bar ouvert » et qui « en abuse allègrement ».
Entre 2020 et 2022, le ministère de la Sécurité publique, la Ville de Montréal, des pharmacies, des épiceries, des concessionnaires automobiles, des banques et autres commerces ont été la cible de ses poursuites.
« Il est à souligner qu’il ne paie aucuns frais judiciaires, étant prestataire de l’aide sociale », précise le juge, alors que chaque poursuite aurait pu lui coûter plus de 200 $, soit au moins 9000 $.
- Écoutez le segment judiciaire avec Félix Séguin via QUB radio :
Il se filme chaque fois
Dans chaque recours, Gino Rouleau prétendait avoir subi « d’importantes douleurs psychologiques et émotionnelles » en se rendant dans plusieurs lieux publics. Il a filmé toutes ses visites, afin d’en faire la « preuve ».
Il narguait alors les intervenants rencontrés et refusait de porter un masque, prétextant avoir une « condition médicale ». Il disait aussi être « allergique » au désinfectant.
Il réclamait par la suite 15 000 $, soit le montant maximal permis à la Cour des petites créances pour « l’humiliation » qu’il aurait vécue. Il prenait soin chaque fois de préciser qu’il était « ouvert à toutes propositions en médiation ».
Condition médicale mystère
Or, jamais le trentenaire n’a réussi à prouver le bien-fondé de sa réclamation... parce qu’il s’est entêté à ne jamais révéler au tribunal ce dont il souffrirait.
« Ses agissements dénotent un caractère égoïste, égocentrique et narcissique. Il a agi en véritable casse-pied au lieu de faire preuve de collaboration et de souplesse avec les préposés à l’accueil des palais de justice et les constables spéciaux qui avaient pour mission d’appliquer les mesures sanitaires obligatoires », estime le magistrat.
Il a dénoncé le stratagème de Gino Rouleau, estimant qu’il avait plutôt une « intention de provoquer des situations afin de légitimer ses recours en justice ».
« C’est plutôt lui qui cause des dommages à l’ensemble de la société en introduisant des demandes en justice manifestement mal fondées et frivoles », a tonné Henri Richard.
L’idée de Rouleau risque de lui coûter cher (voir plus bas, puisque le juge a rendu plusieurs décisions ou l’a débouté, le forçant à payer des milliers de dollars.
Rencontré par Le Journal à son domicile, Gino Rouleau a refusé de s’identifier et encore moins de commenter.
ÇA VA LUI COÛTER UNE BEURRÉE...
Gino Rouleau devra rembourser ces entités poursuivies. Et d’autres vont suivre...
- Procureur général du Québec . 1953 $
- Super Relais (dépanneur) 1395 $
- Marché Express 1003 $
- Ville de Montréal 642 $
- Pharmaprix 642 $
- Jean Coutu 325 $
- Provigo 325 $
- Fortier Auto 264 $
- Sécurité publique 217 $
Total en date d’hier 6766 $