Grande opération policière pour le meurtre d’un jeune Montréalais: le SPVM envoie un message clair

C’est plutôt rare qu’une enquête pour meurtre mène à huit arrestations, neuf perquisitions et mobilise près de 200 personnes. Mais c’est le choix qu’a fait la police de Montréal, mercredi matin, dans le but d’envoyer un message fort et de calmer les ardeurs des gangs de rue.  

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La vaste opération policière menée dans le cadre du meurtre de Khaled Mouloudj, un jeune de 18 ans, a débuté au petit matin. Tout s’est fait de façon quasi simultanée afin d’éviter que les suspects ne se parlent et s’enfuient. Dans certains cas, le Groupe tactique d’intervention (GTI) a été nécessaire puisque les suspects étaient possiblement armés. Au total, ce sont 175 policiers de Montréal, de Longueuil et de la SQ qui travaillent sur le dossier. 

 

«L’opération d’aujourd’hui parle d’elle-même. On est présents depuis le début de l’année, on va être présent cet été. Ils vont nous trouver sur leur chemin», a assuré Jean-Sébastien Caron, commandant de la section des crimes majeurs du SPVM, lors d’un point de presse en après-midi.

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«C’est presque du jamais vu de mobiliser autant de gens dans une enquête de meurtre. Il y a un message à comprendre là-dedans. L’engagement du SPVM de prioriser la lutte contre les armes à feu ne peut pas être plus clair», a mentionné une source policière anonyme au Journal. 

 De la preuve saisie

Pas moins de huit arrestations ont été faites, mais les suspects, âgés entre 18 et 20 ans et déjà connus des policiers, ont tous été libérés sans accusations pour le moment. 

«C’est loin d’être terminé. [...] On n’est pas au stade des accusations, on est à l’étape de recueillir de la preuve, a précisé le commandant Caron. Il faut analyser tout ça, ça peut prendre un certain temps.»

Les neuf perquisitions ont également permis de saisir de nombreux objets, notamment des morceaux de vêtements que portaient possiblement les suspects au moment du crime. Des instruments permettant de voler des voitures ont aussi été découverts. Une enquête parallèle sera ouverte afin de relier les jeunes aux nombreux vols de véhicules rapportés dans le Grand Montréal. 

«Hit man»

Khaled Mouloudj, vraisemblablement membre d’EGK (Everybody gets killed), un sous-groupe du gang de rue STL (Saint-Léonard), a été atteint par un tireur à bord d’une voiture en marche le 19 mars. Il se trouvait à un jet de pierre de sa résidence, dans Anjou. 

Selon nos sources, son meurtre était le point culminant d’une série de fusillades entre le gang STL et le Bloc 6, un autre groupe criminalisé basé à Anjou. 

Peu de temps après l’homicide du jeune homme, le SPVM a procédé à l’arrestation de trois jeunes hommes âgés de 18 et 19 ans. Bien qu’ils n’aient jamais été accusés de meurtre, ces jeunes s’identifient au sein du groupe comme étant les hit man de STL, indiquent nos sources. 

Adam Mrabti Fassi, alias «Kaybi», Ilyasse El Alaoui Benchad, alias «Bobby» et son frère Soulymane El Alaoui Benchad, alias «Freeze», ont été appréhendés dans un appartement de Cartierville le 5 avril alors qu’ils se cachaient des policiers. Les jeunes hommes sont eux aussi issus d’EGK et ont une grande importance au sein du groupe. 

Coup dur

Ces arrestations auraient ainsi donné un dur coup au gang. Selon nos informations, elles auraient par le fait même évité une riposte sanglante, puisque STL avait vraisemblablement l’intention de venger Khaled Mouloudj en s’attaquant aux membres du gang Bloc 6. 

Dans un récent vidéoclip associé à EGK, les rappeurs brandissent d’ailleurs un t-shirt sur lequel on peut lire de libérer «Kaybi», «Bobby» et «Freeze».

Dangereux

Mais ce matin, c’était au tour du gang Bloc 6 à subir un dur coup, alors que les personnes arrêtées en lien avec le meurtre de Khaled Mouloudj en sont toutes membres. 

«Ce sont vraiment des dangereux, indique une autre source. Ils n’ont aucun jugement, ils sont pas mal plus dangereux que les membres du crime organisé traditionnel comme la mafia. C’est fou quand même d’être rendu à se dire ça.» 

«Assurément qu’ils étaient reliés à d’autres événements de violence», a confirmé de son côté le commandant Caron, au sujet des huit individus arrêtés en lien avec le meurtre de Khaled Mouloudj.

«C’est pas juste un qui a tiré sur la gâchette, il y a souvent plusieurs coups de feu. [...] C’est pas nécessairement parce que [quelqu’un] n’a pas tiré qu’il n’est pas impliqué», a-t-il ajouté.