Un juge sermonne un chauffard condamné à la prison pour avoir tué une mère en roulant à 155 km/h
Il a plaidé coupable à une accusation de conduite dangereuse causant la mort
Un chauffard qui a tué une mère de famille en roulant comme un fou devrait s’engager personnellement dans la sensibilisation à la conduite dangereuse à sa sortie de prison, l’a récemment sommé un juge, en l’envoyant réfléchir en prison.
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«C’est tout le temps triste, ces dossiers, on a toujours l’impression que les gens ne comprennent pas le danger qu’ils peuvent représenter sur la route. Un véhicule, c’est une arme létale», a lancé le juge Éric Simard, à l’attention de l’accusé de 48 ans.
Frédérick Lange a récemment plaidé coupable à une accusation de conduite dangereuse, pour avoir causé la mort d’une mère qui a eu le malheur de croiser son chemin le 18 mai 2021.
Sophie Mayrand se rendait au travail lorsqu’elle a été percutée de plein fouet par la camionnette conduite par l’accusé, à Saint-Alexandre-d’Iberville.
Ce dernier n’avait pas fait son arrêt obligatoire et bifurquait dans la voie de la victime.
Il roulait à 155 km/h, soit 85 km/h au-dessus de la limite permise.
Pire encore, les secondes avant l’impact, malgré sa vitesse excessive, il ne regardait pas la route devant lui, a-t-il admis.
En retard pour le travail
Il était occupé à aider son chien attaché à l’arrière de son véhicule, malgré le fait qu’une autre personne se trouvait dans son véhicule, côté passager.
D’ailleurs, si l’accusé roulait alors comme un fou, c’était parce qu’il était en retard pour son travail.
«Jamais arriver en retard quelque part ne va justifier une situation comme j’ai devant moi, a sermonné le juge. Aujourd’hui, avec toutes les publicités à ce sujet, on le sait qu’on est mieux de partir en avance, pour éviter de se sentir stressé et d’aller trop vite.»
Or, ce n’était pas la première fois que Frédérick Lange avait le pied pesant au volant.
D’ailleurs, à peine deux mois après avoir causé une collision mortelle, il a de nouveau été arrêté pour la même infraction.
«Ça n’a pas été suffisant pour vous faire comprendre de lâcher la pédale. J’espère que là, vous en êtes conscient», a déploré le juge.
Sensibiliser ses proches
Le magistrat a d’ailleurs invité l’accusé à «tirer une leçon de vie» de cette tragédie, mais aussi à devenir un acteur de changement.
«J’espère que vous allez partager à tout votre entourage vos connaissances, pour tenter de les convaincre de ne pas conduire d’une façon dangereuse pour quelque raison que ce soit», a-t-il dit, en entérinant la peine de 15 mois de prison suggérée par les parties.
Lors de la récente audience au palais de justice de Saint-Jean-sur-Richelieu, la mère de la victime a aussi interpellé l’accusé afin de lui décrire les dures épreuves qu’elle et son conjoint, mais aussi les adolescents et le conjoint de Sophie Mayrand ont dû traverser depuis sa mort.
«Nous avons passé 12 jours à l’hôpital à espérer un miracle qui ne s’est pas produit. Son départ est la pire épreuve de notre vie, a témoigné Marie-Claire Berleur. Si nous acceptons de témoigner, c’est pour faire réfléchir l’auteur de cette tragédie, afin qu’il comprenne les conséquences d’une conduite dangereuse et irréfléchie au volant.»
L’accusé a aussi écopé d’une interdiction de conduire de 18 mois, qui débutera à la fin de sa peine de 15 mois.
