Remparts: pourquoi j’ai retrouvé de vieux frissons de hockey à Québec
Les demi-finales de la LHJMQ promettaient d’être folles. C’est le cas. J’y étais dimanche après-midi, au Centre Vidéotron, et j’ai capoté.
Désolé pour les amateurs réguliers des Remparts qui ne ratent pas un match et qui ont des frissons chaque soir. Moi, ce n’est pas mon cas.
Depuis leur retour il y a 26 ans (j’en avais alors 9), j’ai sûrement vu près de 200 matchs. Ce sont toujours de belles soirées, c’est bien rare que je ressente ce que j’ai ressenti dimanche.
Le même genre de frissons qui me parcourent quand je rentre dans le Fenway Park, quand je suis au Centre Bell et que les deux jeunes joueurs porte-drapeau du Canadien sautent sur la glace avec la musique de U2, quand Alexander Radulov et Angelo Esposito dominaient le hockey junior en 2006 au vieux Colisée de Québec.
Ç’a fait du bien
Dimanche, il y avait quelque chose de plus gros que d’habitude à Québec pour le hockey et ç’a fait du bien. On le mérite. Je suis trop jeune pour avoir connu les Nordiques, et j’ose seulement imaginer à quel point les gens de Québec étaient chanceux de vivre ça souvent.
Voici pourquoi c’était différent dimanche:
– Ce n’était pas évident, aller au Centre Vidéotron. Le stationnement à Fleur de Lys était envahi une heure et demie avant le match, ainsi que le terrain situé dans la bretelle entre la rue Soumande et le centre commercial. Des milliers de partisans se fichaient de marcher dans la bouette et de traverser l’autoroute.
– Le moitié-moitié était à 94 639$, c’est neuf fois plus que certains soirs.
– L’avant-match, dans le noir, avec les jeux de lumière, le bruit, une foule record dans l’histoire de la ligue en séries affichée sur le tableau indicateur, puis le petit message de Patrick Roy pour crinquer tout le monde, c’était incroyable.
--Et la prolongation, c’était hallucinant. On dirait que 17 000 personnes patinaient avec chaque joueur des Remparts dès qu’il sortait de sa zone. Et ça faisait longtemps que je n’ai pas entendu autant d’onomatopées de foule : Oh ! Ah ! Ih ! Ça ressemblait aux bruits enregistrés quand on joue à des jeux vidéo de hockey. J’ai rarement entendu ça ailleurs que lors d’un match de séries dans la LNH. Les partisans de Québec sont solides.
Des ados sous pression
«Je n’ai jamais vu une ambiance comme ça ici», m’a lancé mon collègue Kevin Dubé, qui suit les activités des Remparts depuis neuf ans. Et concernant la pression que cela peut représenter: «Quand on jouait dans un tournoi midget à Rimouski et qu’il y avait 500 personnes, on était stressés. Imagine eux! » m’a-t-il dit.
C’est tellement vrai. On l’oublie souvent, mais ces gars-là ont de 17 à 20 ans. Ils étaient des pee-wee il n’y a pas si longtemps. C’est impressionnant de les voir donner un tel spectacle avec autant de pression sur les épaules.
La foule joue un rôle, c’est clair.