Violence à l’école: il est temps de protéger nos enfants!
Monsieur le ministre de l’Éducation,
Je vous adresse cette lettre à la suite des allégations de violences verbales qui ont secoué nos écoles et le Québec en entier cette semaine. La question que je me pose est la suivante: fait-on tout en notre pouvoir pour protéger nos jeunes?
Je précise d’entrée de jeu que la grande majorité des profs font un excellent travail et ont comme priorité absolue le bien-être et la réussite des élèves. Je remercie d’ailleurs de tout cœur l’ensemble du personnel scolaire.
Il y a cependant trop d’histoires d’horreur qui sortent dans les médias chaque semaine. Il existe de la violence dans nos écoles. Peut-on vraiment faire ce constat, puis rester les bras croisés en faisant confiance aux mesures déjà en place qui devraient fonctionner?
Non.
Quelle est la solution?
Une meilleure connaissance et utilisation des plans de lutte à la violence et à l’intimidation dans chacune de nos écoles?
Une loi cadre pour prévenir et combattre les violences sexuelles?
Un ordre professionnel pour les enseignantes et les enseignants?
Pourquoi ne pas étudier toutes ces possibilités?
Un ordre professionnel a comme mandat de protéger le public, nos enfants. Je suis moi-même membre d’un ordre et j’en suis fier. Je suis fier qu’un organisme crédible vienne confirmer que j’ai les compétences et les connaissances nécessaires pour exercer mon emploi. Cela valorise ma profession et les trois petites lettres au bout de mon nom protègent le public.
Pourquoi rejeter toute amélioration potentielle du revers de la main en arguant que des mesures sont déjà en place, alors qu’il est possible d’étudier des options, d’obtenir des avis d’experts et de statuer s’il y aurait une valeur ajoutée à des mesures additionnelles?
Protecteur national
J’ai confiance que le nouveau protecteur national de l’élève sera un grand atout pour améliorer le processus de traitement des plaintes et aussi pour faire de la prévention. Il n’a toutefois pas tous les pouvoirs et n’est pas la réponse à tous les problèmes de violence.
En effet, contrairement à ce que les parents avaient demandé lors de l’étude du projet de loi sur le protecteur national de l’élève, celui-ci a un pouvoir de recommandation, il ne pourra pas forcer qui que ce soit à accepter et à appliquer ses recommandations, sauf si nous décidons de lui octroyer ce pouvoir.
Je suis d’accord avec vous: l’éducation doit être LA priorité au Québec. Plus on a de moyens pour protéger nos élèves pour qu’ils puissent apprendre et se développer sainement, et ainsi atteindre leur plein potentiel, mieux c’est pour toute la société.
Au-delà des outils existants et de ceux qui restent à créer, un enjeu demeure: la communication entre le milieu scolaire et les parents. Pourquoi les parents apprennent dans les médias qu’une situation violente a lieu dans leur école, alors que l’histoire est connue (et contenue) depuis des mois par des membres du personnel? Pourquoi les parents ne sont pas mis à contribution pour prévenir, sensibiliser et prendre des actions pour protéger les jeunes. Les parents sont des parties prenantes du milieu scolaire, pourquoi sont-ils encore traités comme des visiteurs, ou même des problèmes à régler?
Je ne sais pas s’il y a plus de violences qu’avant dans les écoles. Une chose est sûre: on en entend parler davantage. Nous sommes à un tournant. Le milieu scolaire et toute la société québécoise doivent saisir cette occasion pour agir pour mieux protéger nos jeunes.
Êtes-vous d’accord?
Kévin Roy, parent bénévole et président de la Fédération des comités de parents du Québec