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Des avancées prometteuses pour les crimes non résolus



Depuis que Marc-André Grenon a été arrêté pour le meurtre de Guylaine Potvin, tout le monde se demande ce qui a pu mener les policiers à cet individu 21 ans après le drame. Le tribunal a accepté de rendre publics certains éléments de la preuve qui démontrent notamment comment un nouveau système en matière d'ADN a permis de l'épingler. 

C’est une nouvelle technologie, appelée généalogie génétique, qui a permis aux enquêteurs de la Sûreté du Québec de cibler Marc-André Grenon comme suspect d'intérêt prioritaire.

«Aujourd'hui, la vitesse des ordinateurs a évolué. On a réussi à identifier des séquences qui correspondent aux gènes des personnes à l'apparence corporelle et un paquet de choses. Et on a même réussi, et c'est ce qu'on découvre dans ce dossier, à identifier que la séquence que tu retrouves dans ton ADN est propre, par exemple, aux Dumont, aux Ferland ou à tel nom de famille, parce que ce gène-là a été transmis de père en fils», a expliqué Roger Ferland, ex-enquêteur au SPVQ, en parlant des nouvelles technologies génétiques utilisées pour résoudre les «cold cases».

Il s'agit du chromosome Y qui peut maintenant être isolé dans un prélèvement d'ADN. Ce dernier est ensuite comparé dans une base de données généalogique publique et permet d'obtenir des noms de famille issus de cette même lignée.

«Ce qui est nouveau, c'est qu'on escamote des générations pour se rendre jusqu'à un certain degré de parenté entre l'original et ce que vous avez comme preuve. C'est ça qu'il sera intéressant d'observer et jusqu'à quel point ça peut être efficace», a mentionné Me Charles Cantin, avocat criminaliste.

La technologie a toutefois ses limites.

«Ça ne fonctionne que si on a une réduction de la population suspecte suffisamment claire parce que sinon, on risque d'avoir beaucoup de “matchs”. L'admissibilité de la preuve va se situer naturellement sur la problématique de la constitution de bases de données à partir de diverses sources ouvertes. D'autant plus que les bases officielles, où on compare ce type de données, font l'objet d'un encadrement de la loi sévère», a illustré Frank Crispino, Codirecteur du Laboratoire de recherche en criminalistique à l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).

«On sait que l'ADN a révolutionné beaucoup le système judiciaire puisqu'avec ces informations-là, de plus en plus on est capable de retracer des individus criminalisés», a admis l’avocat criminaliste Me Luc Tourangeau.

Cette démarche pourrait être présentée comme preuve lors du procès de Marc-André Grenon, qui devrait avoir lieu l'automne prochain. Ces nouvelles méthodes pourraient faire débloquer des cas non résolus depuis des années.

«On est inévitablement vers des avancées scientifiques qui font en sorte que le taux de résolutions de crime devrait s'améliorer», a souligné Me Cantin.







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