/news/politics
Publicité

Athlètes transgenres: le Réseau du sport étudiant réclame une directive claire



Le Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) demande au gouvernement Legault des règles claires et uniformes pour les athlètes transgenres, qui sont de plus en plus nombreux.

Née dans un corps de garçon, Valentina Cagna a pu rejoindre l’équipe féminine de volleyball du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue cette année. Une bonne nouvelle pour cette jeune sportive trans de 21 ans, qui évoluait dans la ligue masculine depuis plusieurs années.

«J’ai vraiment eu une saison highlight! Ç’a été une de mes meilleures depuis mon début», confie-t-elle. Que ce soit à l’école ou dans son sport, la transition de genre de Valentina s’est bien passée. Après un an d’hormonothérapie, elle a pu commencer à jouer dans la ligue féminine.

Photo fournie par Valentina Cagna

Mais ce n’est pas nécessairement le cas de tous les athlètes. La jeune volleyeuse a la chance de jouer au sein d’une des rares fédérations qui ont émis des balises pour les personnes transgenres. «Honnêtement, il faudrait qu’il y ait des discussions pour qu’il y ait des règlements [dans tous les sports], plaide-t-elle, pour que les futurs trans puissent continuer à faire leur sport.

  • Écoutez l'entrevue avec Valentina Cagna, une femme trans et athlète de volleyball, qui discute de son expérience à l'émission de Philippe-Vincent Foisy via QUB radio :

Un phénomène en augmentation

Le RSEQ demande d’ailleurs à Québec une directive claire applicable à toutes les disciplines. À l’heure actuelle, le président-directeur général Gustave Roel doit contacter chaque fédération sportive pour chaque cas de personne transgenre. Si le phénomène est nouveau, il est en augmentation. Une douzaine de cas sont remontés jusqu’à lui cette année.

«Ce n’est pas normal qu’on ne gère pas de la même façon au football qu’au soccer ou au hockey. Les paramètres devraient être les mêmes, alors que présentement, on laisse les fédérations sportives légiférer et donc, on peut se retrouver avec quinze façons différentes de légiférer, déplore-t-il. Et les fédérations peuvent changer [leurs règles] deux ou trois fois dans l’année!»

Gustave Roel réclame des balises qui ne changeront pas au gré des décisions des organisations sportives internationales.

Il donne en exemple la Fédération internationale d’athlétisme, qui vient de décider d’exclure des compétitions féminines les athlètes transgenres hommes et femmes qui ont connu une puberté masculine, le temps de faire des études scientifiques plus poussées. Seuls les athlètes qui ont fait leur transition avant la puberté peuvent concourir avec les femmes.

Inclusion à géométrie variable

Directeur général de Sport’Aide, un organisme offrant des services d’accompagnement et d’écoute aux jeunes sportifs, Sylvain Croteau demande lui aussi un «signal uniforme et un enlignement collectif» pour l’ensemble de la pratique sportive au Québec.

«Actuellement, si on est dans un environnement où les gens sont inclusifs, on peut penser que la décision, l’approche pourrait être favorable. Alors que si on arrive dans d’autres environnements où les gens, la philosophie est peut-être moins inclusive, peut-être que là on aurait un enlignement qui serait moins favorable et moins bénéfique pour l’inclusion.»

Le directeur général du RSEQ des régions de Québec et Chaudière-Appalaches souhaite également des outils pour sensibiliser les coéquipiers et les adversaires des sportifs transgenres, mais aussi les parents.

«On s’attend à des réactions, des questionnements de parents, surtout avec ce qu’on voit dans la dernière année, [au niveau de] l’éthique et du savoir-être, c’est un peu plus difficile», rappelle Mathieu Rousseau.

CE QU’ILS ONT DIT

«Ce qu’on souhaite, c’est d’avoir des lignes, des balises claires, transversales pour l’ensemble des disciplines sportives.» 

– Gustave Roel, président-directeur général du Réseau du sport étudiant du Québec


«C’est un phénomène qui est récent, mais on ne peut pas tourner la tête, c’est là et on va en avoir de plus en plus.» 

– Sylvain Croteau, directeur général de Sport’Aide


«Ça s’est super bien passé, tout le monde a été super ouvert, super gentil avec moi, mon responsable des sports a fait un super bon travail à essayer de trouver les règlements pour pouvoir m’inclure dans la ligue féminine.» 

– Valentina Cagna, jeune volleyeuse transgenre du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.







Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.