Le réchauffement climatique empêche un jeune sur 10 de dormir ou de faire ses travaux scolaires
C’est ce qui ressort d’une nouvelle analyse présentée cette semaine au Congrès de l’Acfas à Montréal
Environ un jeune Québécois sur 10 éprouve des difficultés à dormir ou à terminer ses travaux scolaires, parce qu’il s’inquiète du réchauffement de la planète.
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C’est qui ressort d’une nouvelle analyse présentée cette semaine au Congrès de l’Acfas à Montréal. Elle repose sur les données de COMPASS-Québec 2022, auprès de plus 48 000 jeunes Québécois de 113 écoles secondaires.
«C’est quand même énorme», s’étonne l’étudiante en médecine Gabrielle Fortier, qui a mené l’analyse.
Ses résultats ont permis de sonner l’alarme auprès des chercheurs de COMPASS-Québec, qui sonde des milliers de jeunes chaque année, afin de poser plus de questions en lien avec la crise climatique.
«C’est un problème de santé publique à surveiller, plaide Mme Fortier. Et il faut l’aborder, car il peut juste empirer.»
La proportion des jeunes pour qui les changements climatiques interfèrent parfois ou souvent avec leur sommeil:
- 11,7 % chez les 14 ans et moins
- 10,8 % chez les 15 ans et plus
Ces inquiétudes touchent aussi légèrement plus les filles (12,8%) que les garçons (8,4%) et davantage les jeunes ne s’identifiant à aucun genre (23,4 %).
Jeunes impuissants
Les jeunes évoquent aussi ressentir un sentiment d’impuissance face à la crise climatique, poursuit Mme Fortier.
Près de deux jeunes sur trois ne croient pas pouvoir faire quelque chose pour réduire les changements climatiques. Un peu plus de la moitié déclare ne pas essayer, ou rarement, de réduire les comportements qui contribuent aux changements climatiques.
«Est-ce un découragement des jeunes ou ont-ils l’impression d’avoir peu de pouvoir [pour faire bouger les choses]?», s’interroge l’étudiante.
Néanmoins, ce sont chez les jeunes les plus préoccupés par le climat où l’engagement est le plus grand pour tenter d’améliorer le sort de la planète.
Chez les jeunes ayant peu de préoccupations environnementales, seulement 40% cherchent à modifier leurs comportements. Mais chez les jeunes vivant de l’écoanxiété, 71% essaient de réduire les comportements nuisibles.
Soutien familial
L’analyse des préoccupations environnementales des jeunes Québécois révèle également que les adolescents qui bénéficient de bonnes relations familiales et scolaires sont à la fois moins inquiets face à la crise climatique, mais aussi, les plus engagés dans la lutte au réchauffement planétaire.
► Le 90e Congrès de l’Acfas se déroule toute la semaine à Montréal.