[PHOTOS] Musée de la civilisation: toute une opération pour hisser un corbillard d’apparat à l’étage
La voiture de 1600 kilos devra aussi subir près de 3000 heures de travaux de restauration avant d’être montrée au public lors de la future exposition sur le Québec, en 2024
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Près de 3000 heures de travaux de restauration et une opération de levage sans précédent dans l’histoire du Musée de la civilisation de Québec auront été nécessaires pour qu’un corbillard d’époque, utilisé pour la dernière fois lors des funérailles d’État de l’ex-premier ministre du Canada Louis St-Laurent, en 1973, prenne sa place dans la future exposition permanente sur le Québec.
La mission la plus délicate a été réalisée lundi matin quand un chariot élévateur, spécialement adapté pour qu’il puisse entrer dans le bâtiment muséal, a hissé la voiture de bois et de fonte, pesant plus de 1600 kilos, jusqu’à la passerelle du premier étage du musée.
Au total, il a fallu six mois de planification pour réaliser ce levage qui a duré au total 22 minutes.
Il était impossible d’utiliser le monte-charge du musée pour monter le véhicule à l’étage comme les autres objets de collection.
Tout le monde était soulagé quand le corbillard d’apparat a finalement été déposé, sain et sauf, sur la passerelle. Des applaudissements ont même été entendus.
«Nous avions tous des frissons ce matin», a avoué Steve Quenneville, vice-président, Québec Ouest et Centre, de l’entreprise QSL, chargée de procéder à ce minutieux levage.
Encore du travail
Le boulot n’est pas terminé. D’ici à l’ouverture de l’exposition au printemps 2024, un millier d’heures de travaux de restauration, auxquels le public pourra assister, sont prévues pour redonner son lustre d’antan au corbillard, qui appartenait à la Maison Lépine.
Selon le président-directeur général du Musée de la civilisation, Stéphan La Roche, il «était en très mauvais état» lorsque le musée en a pris possession.
«Il a été entreposé dans une grange pendant quelques années. Il y a donc déjà eu 1825 heures de travaux de stabilisation. Maintenant, il faut réinstaller les roues, les rideaux, les lanternons, la croix», explique-t-il.
Vestiges archéologiques
Le corbillard n’est pas le seul objet imposant qui devait être soulevé à l’étage. Deux soles de bois de 6 et 7 mètres découvertes sous la rue Sainte-Ursule, lors de fouilles archéologiques effectuées en 2018, ont aussi été levées par les ouvriers de QSL.
La nature de ces vestiges fait l’objet d’une controverse. Les archéologues qui les ont exhumées sont persuadées qu’il s’agit des fondations de la palissade de Beaucours. Des experts de l’Université Laval rejettent cette hypothèse.
Au Musée de la civilisation, on préfère ne pas prendre position.
«Peu importe que ce soit la palissade de Beaucours ou une canalisation, on veut se servir de cet objet pour parler de l’importance de la recherche historique et archéologique», indique Stéphan La Roche.
Le corbillard d’apparat en bref
- Dessiné par Adélard Lépine en 1900 et construit en 1901 grâce au travail combiné d’un carrossier, un charron, un dessinateur, un doreur, un orfèvre et un sculpteur. Il est long de 6,09 m, large de 2,38 m et haut de 4,26 m en incluant la croix.
- Il a été utilisé régulièrement lors des funérailles de personnages publics, politiques et religieux jusqu’en 1955. Il a servi pour la dernière fois lors des obsèques de Louis St-Laurent, le 8 août 1973, à Québec.
- Les visiteurs du musée pourront observer les derniers travaux de restauration, du 3 au 28 juillet, avant que le corbillard ne soit posté dans la salle d’exposition.
Source: Musée de la civilisation de Québec