Procès pour homicide involontaire: il aurait bousculé mortellement un homme de 92 ans pour être entré sur son terrain avec son chien
Il a admis l’avoir poussé lors de l’appel au 911
Un homme accusé d’avoir bousculé mortellement un aîné de 92 ans a admis, lors d’un appel au 911, l’avoir poussé parce qu’il était entré sur son terrain avec son chien.
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«Je lui ai demandé de reculer parce qu’il [y a un jeune enfant avec moi]. Il continue à avancer, j’ai juste voulu le tasser, pour dire: "Dégage de mon terrain"», avait lancé Abraham Leblanc à la répartitrice du 911, après la chute de l’homme âgé.
L’appel fait par l’accusé le 26 octobre 2019 a été joué à l’ouverture de son procès pour homicide involontaire, au palais de justice de Saint-Hyacinthe.
Au moment du drame, Lionel Martineau, 92 ans, promenait son chien Wilson. En passant devant la résidence d’Abraham Leblanc sur la rue Jeanne-Mance, à Beloeil, il aurait marché sur son terrain, avec l’animal.
«Juste repoussé»
Mécontent, Leblanc lui aurait demandé de reculer à trois reprises. Mais l’aîné aurait continué à s’approcher.
«Je l’ai juste repoussé. Il a perdu pied, il est tombé à terre. Il s’est cogné et il saigne derrière la tête», a-t-il expliqué à la répartitrice.
Selon le témoignage d’une aide-soignante, M. Martineau avait des problèmes d’audition et de vue. Il avait l’habitude de faire des promenades à pied dans le quartier.
Lors de l’appel au 911, l’aîné est éveillé, mais il peine à répondre aux questions de M. Leblanc, notamment quant à son âge.
À peine touché
Abraham Leblanc a décidé, lundi, d’offrir sa version des faits de cette altercation fatale.
«Je l’ai à peine touché. J’ai levé les mains, pour lui demander d’arrêter», a-t-il dit.
En reculant, l’homme aurait trébuché dans la bande de ciment du stationnement. Il aurait ensuite fait «deux ou trois pas en arrière», et le chien aurait entraîné son maître au sol en tirant sur la laisse.
«Encore aujourd’hui, j’entends le crac de la tête de M. Martineau», a raconté l’homme de 39 ans.
M. Leblanc affirme avoir mis ses mains devant lui, «pour arrêter l’élan» de M. Martineau qui marchait vers lui. Il jure n’avoir fait «qu’appuyer ses doigts sur le sternum» de la victime.
Peur du chien
Pressé de questions par la procureure de la Couronne, Me Marie-Claude Morin, M. Leblanc a ensuite justifié ses choix de mots lors de l’appel au 911. S’il a dit avoir «repoussé» l’homme, il faisait référence à l’action d’arrêter les gestes de quelqu’un, comme lorsque l’on «repousse les avances d’une fille».
Et il ne voulait pas «tasser» l’aîné pour qu’il «dégage», mais bien l’empêcher de passer. Ne connaissant pas le chien, il le voyait comme une éventuelle menace, a-t-il dit.
Le fils de la victime, Gaston Martineau, a expliqué que le chien, un labrador noir, était vieux et calme. Son père le promenait toujours en laisse. D’ailleurs, selon le témoin, l’aîné ne marchait pas vite, considérant son âge.
Le procès se poursuit cette semaine.