Une femme sourde brise les barrières et décroche le poste de ses rêves
Une femme sourde de Trois-Rivières a décidé de briser les barrières et de réorienter sa carrière chez FAB 3R; Fany Blanchette travaille désormais comme commis à la réception et à l'expédition.
Elle doit recevoir, trier et expédier les commandes. Son poste de travail a été complètement adapté pour qu'elle puisse accomplir ses tâches.
Lorsqu'un camionneur vient livrer de la marchandise, il est tout de suite au courant qu'une employée sourde doit l'accueillir grâce à une affiche l'expliquant clairement. Il peut ainsi appuyer sur un bouton durant deux secondes, puis Fany est avisée de sa présence à l'aide d'un bracelet à vibrations.
«L'idée d'un bracelet qui vibre, je l'ai trouvé sur Amazon. C'est un bracelet qui, normalement, est utilisé dans les résidences pour personnes âgées comme bouton d'urgence», a expliqué le superviseur logistique de Fany chez FAB 3R, Pascal Sirois.
«La première crainte c'était : comment arriver à entrer en contact avec les camionneurs et les gens de l'externe puis, après ça, c'était de s'assurer d'avoir un environnement sécuritaire pour Fany, parce qu'il y a beaucoup de déplacements et de va-et-vient», a ajouté la directrice du développement des affaires chez FAB 3R, Chantal Rochette.
Un laser suffit pour attirer son attention afin d'être à l'écoute de ce qui s'en vient.
Pour ses collègues qui veulent interagir avec elle, des aide-mémoires en langue des signes sont affichés un peu partout sur les murs. Chaque semaine, un nouveau mot est présenté lors de la réunion pour mieux maîtriser la langue des signes.
Des petits gestes qui font une grande différence
«Je n'avais jamais vu quelqu'un comme Pascal qui s'est adapté autant pour moi. Je suis encore surprise. Pour moi, c'est complètement “wow”. Ils ont vraiment l'esprit ouvert. Je me sens très chanceuse de travailler ici», a-t-elle expliqué, à travers l'interprétation de Chloé Blanchette.
C'était un rêve pour elle de changer de carrière après avoir passé sa vie dans l'entretien ménager. Elle a pris son courage à deux mains et a demandé l'aide d'une conseillère en orientation.
«La condition de Fany c'était : ''considérez-moi comme une femme à part entière qui cherche un emploi, oui j'ai un handicap, mais ce n'est pas la première condition pour me faire cheminer''», a raconté l'agente de développement et communication au Centre le Pont, Elvire B. Toffa.
Son employeur espère pouvoir influencer d'autres entreprises à élargir leur horizon et à considérer désormais les candidatures qui, à première vue, peuvent sembler être un défi.
Sa réussite donne beaucoup d'espoir à d'autres personnes sourdes qui veulent, elles aussi, accomplir de grandes choses.
