Projet de loi 15: Christian Dubé prêt à négocier avec les médecins spécialistes
Québec souhaite leur imposer une plus grande prise en charge de la population
Après avoir menacé d’agir par projet de loi, Christian Dubé se dit maintenant prêt à négocier avec les médecins spécialistes afin de s’entendre sur une meilleure prise en charge de la population.
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Le ministre de la Santé a ouvert son jeu en commission parlementaire, mardi, durant l’étude de sa vaste réforme du réseau de la santé.
Dès le dépôt du projet de loi 15, la Fédération des médecins spécialistes du Québec a dénoncé son intention d’imposer des activités médicales particulières à ses membres.
La nouvelle agence Santé Québec pourrait ainsi exiger qu’un spécialiste travaille un certain nombre d’heures à l’hôpital, notamment pour couvrir des heures défavorables.
Les spécialistes déplorent la «coercition» envisagée par Québec. «Nous sommes ouverts à la conclusion d’ententes concernant les activités médicales particulières, les AMP, ou sur une autre offre de services bonifiée», a déclaré le président de la FMSQ, le Dr Vincent Oliva.
Toutefois, les conditions de pratique des spécialistes ne peuvent être traitées dans le cadre d’un projet de loi, estime-t-il. «Elles doivent être négociées avec nous en fonction des besoins du département territorial et en tenant compte de l’expertise médicale et des réalités, parfois très divergentes, de 35 spécialités», a déclaré le Dr Oliva.
- Écoutez la réaction du Dr. Vincent Oliva, président de la FMSQ, dans son entrevue à l’émission de Yasmine Abdelfadel via QUB radio :
Des semaines cruciales
Le ministre Dubé a pris son interlocuteur au mot, en lui rappelant que des dispositions similaires sont déjà prévues dans la loi, tel que la FMSQ le rappelle elle-même dans son mémoire. «Ça fait longtemps que les AMP sont dans la loi pour les spécialistes, mais on n’a jamais réussi à s’entendre», a-t-il souligné.
Tout en demeurant «ferme sur les principes», Christian Dubé assure que tout est sur la table: «Est-ce qu’on peut trouver des accommodements? Est-ce que ça doit être dans le projet de loi? Est-ce que ça doit être dans la prochaine entente de trois ans qu’il va falloir négocier? Est-ce que c’est dans le règlement? On va trouver la façon d’atterrir au bon endroit», a-t-il expliqué.
«Mais je veux juste vous dire que les prochaines semaines sont déterminantes, poursuit-il. Puis, d’ailleurs, les gens le savent, on a commencé à se parler depuis que le projet de loi a été déposé.»