Un dentiste de Montréal a surfacturé ses patients à répétition pour plus de 80 000$
Un phénomène en hausse qui inquiète l’Ordre des dentistes du Québec
Un dentiste de Montréal qui avait surfacturé de façon répétée ses patients pour plus de 80 000$ a récemment été sanctionné par son ordre professionnel, qui s’inquiète de voir ce phénomène prendre de l’ampleur.
Les gestes reprochés au dentiste Ali Reza Kordlouie n’avaient rien d’un acte isolé, selon le Conseil de discipline de l’Ordre des dentistes du Québec (ODQ). Le Dr Kordlouie a commis les infractions «pendant une période de 17 ans impliquant dix patients» pour un total de 284 actes.
Les sommes non justifiées s’élèvent à 80 084,75$.
Un phénomène qui prend de l’ampleur
C’est pourquoi l’Ordre réclamait une peine exemplaire. Le syndic, Dr Mario Mailhot, a déclaré que «la facturation injustifiée d’honoraires par le dentiste auprès des patients ou des tiers payeurs [les assureurs] est un phénomène qui a pris de l’ampleur au cours des dernières années».
«En présence d’un stratagème semblable à celui utilisé par [Kordlouie], il s’avère plus difficile d’enquêter et cela nécessite de nombreuses ressources», a renchéri la syndique adjointe, Dre Martine Masson, dont l’enquête a duré plus de trois ans.
C’est la compagnie d’assurances Financière Sun Life qui a alerté l’ordre professionnel à la suite de la plainte d’un patient, qui avait vu des soins lui être facturés, même si son rendez-vous avait été annulé.
Dans certains cas, le Dr Kordlouie avait aussi obtenu d’avance le paiement de ses services, ce qui est interdit.
Moins sévère que demandé
Mais alors qu’une amende de plus de 300 000$ et une radiation temporaire de cinq ans étaient réclamées au Conseil de discipline, le Dr Kordlouie s’en est finalement tiré avec un peu plus de 50 000$ d’amendes et une radiation de deux ans.
Le Conseil jugeait «indûment punitives» les sanctions réclamées. Il juge néanmoins «sérieux et préoccupants» les gestes posés par le dentiste, puisqu’ils remettent en cause l’intégrité de la profession.
Pour sa part, la syndique adjointe a déploré que le dentiste Kordlouie n’avait «pas exprimé un réel repentir ni fait état de mesures prises pour éviter [de commettre] de mêmes infractions». La Dre Masson a aussi souligné qu’il n’avait pas «non plus remboursé à l’assureur de ses patients les sommes injustement facturées».