Le promoteur immobilier Stéphan Huot se fait saisir deux terrains par son ex, qui lui réclame 2,3 M$
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Le promoteur immobilier Stéphan Huot, aux prises avec d'importantes difficultés financières, vient de se faire saisir deux terrains à Lac-Beauport par son ex-épouse, qui lui réclame plus de 2,3 M$.
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Stéphan Huot s'est marié en juin 2008 avec une femme d’affaires de Québec, de qui il a divorcé officiellement en juillet 2021. L'ex-épouse estime aujourd'hui que le propriétaire du Groupe Huot lui doit 2,3 M$, en vertu des ententes prévues au jugement de divorce, peut-on lire dans des documents publics.
La créancière a donc demandé et obtenu la semaine passée la saisie par huissier de deux de ses terrains à Lac-Beauport. Elle a aussi émis un avis d’inscription d’une hypothèque légale sur ces lots, dont l’évaluation municipale globale est de quelque 1,25 M$. Ces terrains sont toutefois lourdement hypothéqués, a pu constater notre Bureau d’enquête.
Deux blocs de douze logements
Notons que les termes du divorce prévoyaient que Stéphan Huot construise pour son ex-épouse «deux blocs appartements de douze logements clés en main», à Beauport, en banlieue de Québec, qui devaient être livrés en juillet 2022.
La construction de ces immeubles devait être assurée par le promoteur ou son entreprise Millenum, une filiale du Groupe Huot dont les chantiers ont été mis à l’arrêt dans la foulée des difficultés financières vécues par le géant immobilier. L’épouse devait par la suite acheter ces immeubles, selon la juste valeur marchande qui aurait été établie.
Stéphan Huot devait aussi verser à son ex-femme «une somme globale alimentaire» de 125 000$ lors du divorce, en plus de 62 500$ pour 2022, pendant la construction des immeubles. Si les blocs appartements n’étaient pas prêts en juillet 2022, l’époux devait verser une pension alimentaire additionnelle.
Ni Stéphan Huot, ni son ex-épouse n'a souhaité commenter la situation, ont laissé savoir leurs représentants.
Débâcle du Groupe Huot
Joueur majeur dans l’immobilier à Québec, le Groupe Huot connaît depuis la mi-février d’importants problèmes financiers, qui seraient attribuables à l’inflation et à la montée des taux d’intérêt.
Depuis, les chantiers ont été suspendus, des travailleurs ont été mis à pied et des entreprises du Groupe Huot - la portion événementielle du complexe Capitale Hélicoptère, le resto-bar Le Commandant ainsi que Go Hélico - ont fermé leurs portes. Le centre de distribution Transrapide, aussi propriété de Stéphan Huot, s’est quant à lui placé sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers.
Rappelons qu’à la mi-avril, pas moins de 334 hypothèques légales totalisant 108,5 M$ avaient été inscrites sur des immeubles du Groupe Huot et de ses filiales, selon les données de la firme Terram Technologies. Près d’une centaine de millionnaires de Québec et de Montréal, qui se seraient laissé séduire par des rendements mirobolants, ont aussi injecté des sommes colossales dans l’entreprise.
Face à la situation, un groupe composé de prêteurs privés ont créé le «rescue fund» afin de tenter de sauver leur argent et payer les fournisseurs. Ils ont investi 13 M$ supplémentaires - sur un fond d’urgence de 50 M$ - pour que le Groupe Huot évite la faillite.
Très discret dans la sphère publique depuis le début de sa débâcle, Stéphan Huot a mis en vente son luxueux manoir de Québec pour près de 3,7 M$ ainsi que son majestueux penthouse de Miami, en Floride, pour 6,9 M$ US, soit quelque 9,34 M$ canadiens.
