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Immigration: le carnaval du n'importe quoi



Je parle souvent cinéma avec Richard Martineau.

On s’entend tous les deux sur le fait que certains films sont si mauvais, si totalement ratés, qu’ils en deviennent amusants à regarder et suscitent une sorte de fascination.

Vous regardez ce désastre et vous vous dites : « Comment est-ce possible ? » ou « non, non, ils n’oseront pas... ».

Et pourtant, oui, c’est possible, oui, ils osent.

Bêtises

Ce fut un peu ma réaction devant certaines bêtises lues dans la foulée de ce projet délirant de doter le Canada d’une population de 100 millions en 2100.

« Il ne faut pas avoir peur, c’est irrationnel. »

Il y a des peurs irrationnelles, comme celle de prendre l’avion. Mais il n’y a rien d’irrationnel à craindre, dans ce scénario délirant, pour l’avenir d’une langue et d’une culture déjà fragiles.

« Pas le choix, car le Québec vieillit. »

L’âge médian du nouvel arrivant est trop proche de l’âge médian de la population québécoise pour que l’immigration rajeunisse notre démographie, surtout pas lorsque l’immigrant fait ensuite venir ses vieux parents au moyen du programme fédéral de réunification familiale.

« La vraie solution, c’est de faire plus de bébés. »

La natalité chute dans tous les pays occidentaux depuis l’avènement de la pilule contraceptive et l’arrivée massive des femmes sur le marché du travail.

Même si le taux de fécondité au Québec passait du 1,6 actuel à 1,9 ou à 2, le vieillissement se poursuivrait. 

Des politiques natalistes coûteraient des milliards. Je vois d’ici ceux dont les enfants sont grands ou qui n’en veulent pas chialer contre les hausses d’impôt requises pour financer des choix personnels.

« Il faut absolument augmenter la population. »

  •  Écoutez la chronique de Joseph Facal, chroniqueur au Journal de Montréal & au Journal de Québec au micro de Richard Martineau via QUB radio :

Pourquoi ? La plupart des pays riches ont de petites populations, et les hausses spectaculaires de l’immigration des dernières années n’ont réglé aucun problème, surtout pas la pénurie de main-d’œuvre.

« Le caractère français du Québec ne serait pas menacé. »  

Cette affirmation n’est accompagnée d’aucun argument rationnel. C’est tellement stupide que ce serait s’abaisser trop bas que d’y répondre.

« Il faut préserver le poids du Québec au sein du Canada. »

D’abord, le poids jadis supérieur du Québec n’a pas empêché le rapatriement de la Constitution en 1982 ni Ottawa de faire à sa tête chaque fois qu’il le souhaitait.

Ensuite, si le Québec accueillait des tas de gens qui se fichent du français ou qui pratiquent une foi religieuse fervente, vous essaierez ensuite de voter des lois sur la langue ou la laïcité. Bonne chance.

Et pas un mot bien sûr sur les problèmes de logement, d’accès aux soins de santé, d’éducation, de ghettoïsation qu’entraînerait cette augmentation délirante.

Négation

J’ai même lu que les accords du lac Meech (1987) et de Charlottetown (1992) garantissaient jadis une proportion de sièges québécois au Parlement fédéral.

Ouais, pis ? La dernière fois que j’ai vérifié, ces deux accords ne virent jamais le jour. 

Bref, n’importe quoi pour nier la réalité et s’éviter de tirer des conclusions politiques.







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