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Mille fois mieux qu’avant

Le Centre Vidéotron affichait complet, hier soir, pour le premier match de la série entre les Remparts et les Mooseheads.
Le Centre Vidéotron affichait complet, hier soir, pour le premier match de la série entre les Remparts et les Mooseheads. Photo Didier Debusschère


On parle de 36 000 billets vendus en quelques heures. Le Centre Vidéotron sera plein à craquer quand ces belles jeunesses à peine adultes vont entreprendre la finale de la Ligue de hockey junior majeur du Québec.

Et ça va être plein à Halifax.

Ce n’est pas complètement nouveau. Le junior a connu d’autres heures de gloire. Jean Béliveau, Guy Lafleur ou Sidney Crosby ont paqueté les patinoires.

Mais la belle fête qui se vit à Québec est un signal puissant. Le hockey junior, malgré les scandales et les controverses, a immensément progressé. En fait, même un pourfendeur des lacunes du junior québécois comme Enrico Ciccone, ancien joueur du Canadien, ancien agent avec Gilles Lupien et maintenant député libéral, le reconnaît et sait rendre hommage à la nouvelle réalité.

« C’est mille fois mieux que ce ne l’était. Les joueurs-étudiants sont mieux encadrés, les conditions sont meilleures et avec la disparition des bagarres la saison prochaine, il y a lieu d’être optimiste », a réagi Chico quand je l’ai joint hier matin.

ENCORE UNE LONGUE ROUTE

Et du même souffle, mon vieux camarade libéral a ajouté que même si lui et son mentor Gilles Lupien avaient mené de véritables guerres médiatiques à Gilles Courteau, le commissaire ad æternam de la LHJMQ, il fallait lui rendre son mérite quand il était dû. « On dira ce qu’on voudra de Gilles Courteau, mais la progression des études dans la ligue et la disparition des bagarres, c’est sous son règne que les décisions ont été prises », de dire Ciccone.

On a jasé longtemps. Maintenant que l’essentiel est acquis, comment faire progresser le hockey chez les jeunes au Québec ? Et la solution à laquelle on arrive tous les deux sera difficilement applicable par des propriétaires qui dirigent des entreprises privées. Ce que sont les équipes junior, à part celles qui sont la propriété de villes, comme les Saguenéens ou le Drakkar de Baie-Comeau.

Si on veut que les étudiants du junior fassent leurs études collégiales en deux ans, si on veut surtout que les entraîneurs puissent améliorer les qualités individuelles de leurs joueurs, il va falloir diminuer le nombre de matchs.

L’idéal étant d’imiter la NCAA aux États-Unis et de disputer les matchs les week-ends pour permettre davantage d’entraînements et d’études.

EST-CE POSSIBLE ?

Il y a quelques décennies, j’avais appuyé fortement la création de la Ligue collégiale AAA. Serge Savard, Marc Tardif et Claude Mailhot, le commentateur sportif, avaient la conviction que le sport étudiant allait permettre une progression des joueurs jusqu’à la Ligue nationale s’ils avaient le talent. Ou de leur assurer un diplôme menant à l’université s’ils le désiraient.

Les temps ont changé. Je ne pense plus que le Québec et son système d’éducation soient capables d’organiser et de structurer un parcours de hockey menant à l’excellence. Il suffit de s’informer et de suivre de près les programmes scolaires pour réaliser que des jeunes de 17-18-19 ans sont mieux encadrés par leur équipe que par une polyvalente au secondaire 5 ou un cégep quelconque. Je le vis à la maison.

C’est dans une équipe junior, ça pourrait être le football, qu’on apprend le sens de la compétition, le désir de gagner, l’amertume de la défaite et l’obligation pour atteindre un objectif de travailler en équipe. Tous les joueurs des Remparts et des Mooseheads ont appris ces leçons au cours des dernières années.

Cela dit, est-il possible de faire le pas de plus ? Enlever une dizaine de matchs par saison régulière, est-ce jouable économiquement ? Est-ce que les économies réalisées en évitant les voyages en semaine pourraient compenser les pertes de revenus ?

Est-ce que le temps est venu pour les propriétaires des équipes junior d’instaurer un système de partage de revenus ? Pas obligé que ce soit drastique, mais les puissances de la ligue pourraient-elles venir en aide aux équipes moins riches ?

Ce sont toutes des questions qu’on pourrait poser au nouveau commissaire Mario Cecchini.

LA FÊTE À QUÉBEC

Il y a une dizaine d’années, lors d’un souper avec ses hommes et femmes de confiance, Pierre Karl Péladeau s’était demandé ce qu’on pourrait faire pour aider et améliorer le hockey québécois. Martin Tremblay et d’autres avaient réfléchi à voix haute sur la situation de notre hockey.

Hier soir, assis avec 18 000 personnes en fête, les deux hommes pouvaient se dire qu’ils commençaient à avoir quelques éléments de réponse.

Ça commence par de bons jeunes joueurs bien encadrés dans des organisations sérieuses et dévouées...

Un gros bout de chemin a été parcouru.

Resterait un autre gros coup à donner... 

Une chemise ensanglantée au musée 

C’est le Montréalais Mike Griffin qui était le troisième homme dans le ring lors du combat entre Canelo Alvarez et John Ryder.

Quatre ceintures étaient en jeu. Donc, on avait préparé une chemise toute spéciale pour y coudre les écussons des quatre associations. WBC, WBA, IBF et WBO. 

« Plus un foulard doré pour rappeler que c’était le Cinco de Mayo. Je me sentais comme un mariachi en me rendant sur le ring », me racontait Griffin quand il m’a appelé le dimanche soir.

Et la chemise ? Ensanglantée quand John Ryder s’est fait casser le nez au cinquième round ? Vas-tu la garder comme souvenir, mon bel Irlandais ?

— « J’ai déjà perdu ma chemise aux quatre écussons. Le musée de la ville de Guadalajara me l’a demandée. Elle sera exposée pour rappeler que Canelo Alvarez s’est battu ce soir-là devant 50 000 personnes pour quatre ceintures », de raconter Griffin.

— Et ton foulard en or ?

— Dans le musée aussi...

Mike Griffin va arbitrer la finale au Casino de Montréal le 1er juin. Devrait garder sa chemise.







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