Un huis clos primé se déroulant dans l’Arctique
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Née en 1981 à Saint-Brieuc, en France, Caroline Hinault enseigne la littérature à Rennes, où elle habite. Son premier roman, Solak, est un huis clos d’une grande intensité se déroulant dans l’Arctique. Il vient d’être récompensé du prestigieux prix littéraire Québec-France Marie-Claire Blais 2023 et l’écrivaine a fait une courte tournée au Québec au cours des dernières semaines.
Solak, un roman d’une grande puissance, évocateur des grandes étendues glacées du Nord, de la rudesse du climat et de celle des gens, a été publié en 2021 aux Éditions du Rouergue. Il se déroule sur la presqu’île de Solak, au nord du cercle polaire arctique, et raconte les défis de trois hommes qui y cohabitent tant bien que mal.
Grizzly est un scientifique idéaliste, chargé d’effectuer des observations climatologiques. Roq et Piotr, deux militaires au passé trouble, surveillent le territoire. Une tension s’installe lorsqu’arrive la recrue, un jeune soldat mystérieux. Son attitude ne laisse présager rien de bon. Et quand la nuit polaire tombe, il devient évident qu’un drame est sur le point de se produire.
En entrevue, Caroline Hinault déclare qu’elle est très heureuse de recevoir ce prix littéraire qui honore la mémoire de Marie-Claire Blais.
« Je ne connaissais pas Marie-Claire Blais et je me suis mise à la lire. En tant que lectrice, j’aime beaucoup. Il y a une critique sociale. On sent que c’est très animé, comme écriture. Je trouve ça formidable et en plus, je vois qu’il y a une dimension féministe, une dimension très engagée. Il y a une forme de tragique, aussi, dans ses livres. Donc tout ça, ça me parle, et le fait que ce soit une femme aussi, ça me plaît beaucoup. »
Son roman, Solak, parle des grands froids, qu’elle ne connaît pas.
« Je sais qu’il y a des Québécois qui connaissent bien mieux que moi le grand froid. Ça m’a drôlement honorée de me dire qu’ils avaient pu ressentir quelque chose de différent, de nouveau dans cette approche du grand froid. »
Écriture très imagée
L’écriture de Caroline Hinault, très dense, très cohérente, très imagée, très métaphorique, est d’une grande finesse.
« L’écriture, c’est vraiment toute ma vie. Je suis vraiment une passionnée de littérature depuis toujours et d’abord, ce qui compte pour moi, c’est l’écriture. »
« La forme doit s’articuler avec le fond, avec l’histoire, avec ce qu’elle raconte. Mais d’abord, c’est pétrir le langage, trouver le mot juste, avoir un sens du rythme. J’ai une approche très poétique de l’écriture et je suis très contente que ça ait plu aux gens. »
Il y a un mélange de littérature et d’oralité dans son livre, puisqu’il y a un vieux personnage qui raconte, comme quelqu’un qui raconte une histoire au coin du feu.
« En même temps, il a des espèces de fulgurances poétiques, une manière singulière de voir le monde. C’est ça qui m’intéressait beaucoup : dire sa façon à lui de penser son humanité, dans quelle situation ils étaient, la complexité de l’environnement autour d’eux. »