Places en garderie et environnement: des familles manifestent devant le Parlement
«J’aurai passé deux ans à travailler à temps partiel de la maison avec un bébé sur les genoux» - La porte-parole de Ma place au travail
Pour une troisième année consécutive, des familles ont préféré une marche symbolique, ce matin, dans les rues de Québec au traditionnel brunch de la fête des Mères, tout ça pour dénoncer le manque de place en garderie et défendre bien d’autres causes.
Initiée par le mouvement Ma place au travail, la marche citoyenne a attiré environ 150 personnes qui ont sillonné la Grande Allée à partir du Musée des beaux-arts jusqu’au Parlement de Québec.
De nombreuses représentantes sont montées sur l’estrade non seulement pour parler des listes d’attente dans les centres de la petite-enfance, mais aussi pour s’exprimer sur l’importance de l’environnement, des services communautaires, des Premières Nations, des services de garde et des enseignantes dans la vie des enfants.
Comparativement aux milliers de personnes présentes pour l’événement l’an dernier, l’activité pouvait sembler modeste, mais toujours aussi importante selon la co-porte-parole de Québec Solidaire Manon Massé.
Manon Massé sur place
«Qu’est-ce qui fait qu’il y a des changements ? C’est quand les citoyens et les citoyennes sortent, se manifestent et disent : eille! Ça c’est mon droit et dans ce cas-ci, les services de garde et la planète. J’honore et je salue les familles qui le font», a affirmé la députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques.
La pénurie de main-d’œuvre qui sévit au Québec est aussi une raison pour laquelle Mme Massé estime primordial que le gouvernement pose des gestes concrets.
«Il y a plein de femmes brillantes, vaillantes ici qui veulent travailler», a-t-elle dit en pointant des mères de famille rassemblées près de la fontaine de Tourny.
La porte-parole de Ma place au travail, Marylin Dion, a pour sa part adressé les mêmes requêtes qui ont fait naître le mouvement citoyen en mars 2021.
Elle a rappelé que les parents qu’elle côtoie souhaitent obtenir des places abordables et de qualité dans les services de garde ou une aide financière temporaire d’urgence quand elles n’ont pas de place dans le réseau.
Travailler avec un bébé sur les genoux
«[Nous demandons] des moyens concrets pour soutenir ces parents, ces mères, ces femmes en grande majorité qui doivent renoncer à leur carrière, à leur aspiration professionnelle, à leur indépendance financière, à leurs études», a-t-elle exprimé.
Mme Dion a également donné quelques exemples alors que son mouvement répond à des mères qui ont perdu leur emploi, qui doivent faire une croix sur des postes importants à leur travail ou qui paient 50 $ par jour pour que leur enfant fréquente une garderie privée.
Elle a d’ailleurs admis qu’elle-même était souvent découragée et dépendante financièrement du manque de place en garderie.
«J’aurai passé deux ans à travailler à temps partiel de la maison avec un bébé sur les genoux [...] malgré tout je me tiens devant vous», a-t-elle souligné.