Le cerveau du FEQ, Louis Bellavance, est lui aussi musicien; il a même enregistré un album professionnel!
La passion pour la musique de Louis Bellavance, directeur de la programmation du Festival d’été de Québec (FEQ), se reflète dans toutes les sphères de sa vie. Peu de gens le savent, mais celui grâce à qui Québec vibre chaque été a même enregistré un album professionnel avec ses compositions, il y a quatre ans.
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«Je n’ai toujours pas répondu à la question: pourquoi je le ferais?» glisse le principal intéressé, lorsque je lui demande, étonnée, pourquoi il n’a toujours pas lancé l’album en question.
On y retrouve ses compositions, en anglais. Il a enregistré le tout avec des musiciens professionnels reconnus qui sont aussi ses amis, dans les studios de l’artiste Louis-Jean Cormier.
Curieuse, je lui demande d’expliquer davantage. Louis Bellevance réfléchit quelques secondes. Il m’explique que la vie de tournées et de spectacles n’est pas la sienne et ne l’intéresse pas. À cause de son travail actuel, et de la famille aussi, dit ce père de deux enfants.
L’entrevue se déroule chez lui, dans une maison où cet amour pour la musique se reflète jusque sur les murs. Une guitare est suspendue à l’entrée. Musicien dans l’âme, il en possède une dizaine.
«La musique a toujours été là, dans ma vie [...] Mon frère et moi, on a toujours joué de la musique, de façon sérieuse et comme une passion, mais on n’a jamais pensé faire carrière, ce n’était pas un rêve, disons.»
Derrière le professionnel
Comme directeur de la programmation du FEQ, Louis Bellavance se retrouve régulièrement dans les médias pour jaser de musique. «C’est vrai que j’ai beaucoup d’exposure. C’est une job qui a évolué comme ça, qui est devenue très publique, et je ne sais pas à quel point c’était prévu, mais c’est sans doute un mélange de ce que j’ai amené, des besoins qui se manifestaient et de l’évolution du festival, qui est devenu très important.»
Louis Bellavance a grandi et travaillé dans le milieu médiatique, puisque son père était propriétaire du Groupe Bellavance, basé à Rimouski où vivait la famille, et qui possédait plusieurs journaux hebdomadaires dans l’est du Québec.
Lors de la vente du groupe à Québecor, en 1997, il s’agissait du plus important groupe de presse indépendant au Québec. «Ça aussi, c’est important dans mon parcours, car je regardais mon père aller, j’étais passionné par la business et je le suis toujours.»
Il a donc fait son chemin vers les affaires en faisant un baccalauréat en administration à l’Université Laval.
Puis s’est pointée l’autoroute de l’information. «Nos parents, qui travaillaient tous deux au sein de l’entreprise, nous ont demandé ce qu’on entrevoyait pour l’avenir, étant donné tous les changements qui s’annonçaient.»
Il s’occupait alors de la gestion des ressources humaines du groupe, et son frère, du marketing. «On était très jeunes, c’était une grosse entreprise, et on a décidé qu’on ferait autre chose.»
Faire son chemin
À l’époque, Louis Bellavance travaille dans l’industrie du graphisme, se produit dans les bars la fin de semaine. Il devient administrateur du Festi Jazz international de Rimouski, ce qu’il adore. Bénévole, il réalise que ce genre de travail pourrait l’intéresser. Et cette idée se transforme vite en obsession.
En 2001, à 30 ans, c’est le saut dans le vide, «une période complètement folle», se souvient-il. Il vend tout ce qu’il possède à Rimouski et s’installe à Montréal.
Il y joue beaucoup dans les bars, fait de la gérance d’artistes, écrit de la musique. Puis il se rend à plusieurs reprises au Ballatou pour y rencontrer Lamine Touré, créateur du Festival international Nuits d’Afrique.
«À un moment donné, on est assis sur un tabouret à deux heures du matin et il me dit: je t’engage au festival. Ç'a été le début d’une dizaine d’années à Montréal où j’ai été impliqué dans des événements.»
Il se retrouve chez Spectra, travaille à la programmation du Festival de jazz, chez Evenko et Galaxie aussi, avec Alexandre Taillefer. Il n’a cependant plus autant «les mains dans la musique», aussi décide-t-il de faire un nouveau saut dans le vide.
C’est ce qui le mène au Festival d’été de Québec, en 2011, avec Daniel Gélinas, qu’il avait côtoyé au fil de ses différentes implications à Montréal. C’était une grosse année, avec des artistes de renommée comme Bon Jovi, LMFAO. «Et là, on a beaucoup de fun», se souvient-il.
Si les années de pandémie ont évidemment été très difficiles, le fun continue aujourd’hui. Le FEQ, qui bénéficie du plus important budget de programmation pour un festival au Canada, poursuit son développement. Un nouveau patron, Nicolas Racine, est arrivé l’automne dernier.
Pour Louis Bellavance, c’est le même leitmotiv, année après année: amener la programmation, l’expérience et la reconnaissance du FEQ à un autre niveau.