[VIDÉO] Le caquiste Pierre Dufour pourfend une enquête de Radio-Canada et la Commission Viens
Devant le conseil de ville de Val-d'Or, il a affirmé que la municipalité a abandonné les policiers après certaines publications
Le député caquiste d'Abitibi-Est, Pierre Dufour, soutient qu’une prestigieuse enquête de Radio-Canada «bourrée de menteries» et que la Commission Viens ont miné la relation entre les policiers et la municipalité de Val-d’Or, ce qui brimerait la lutte à l'itinérance.
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L’ex-ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs a pris la parole lundi soir au conseil municipal de Val d’or, critiquant la gestion de la sécurité civile dans la municipalité.
Dans la vidéo publiée sur le Web, on peut entendre le député affirmer que l’administration de la mairesse Céline Brindamour travaille «avec un tas de merde depuis» qu’elle est arrivée en poste.
«Surtout depuis 2015, quand il y a eu l'émission Enquête. Une émission bourrée de menteries, qui a attaqué des policiers qui étaient très honnêtes», a affirmé Pierre Dufour au micro du conseil de ville.
En 2015, les journalistes de Radio-Canada Josée Dupuis et Emmanuel Marchand ont diffusé un reportage à l’émission Enquête intitulée: Abus de la SQ: les femmes brisent le silence. À l’aide de nombreux exemples exhaustifs et de témoignages, le reportage démontrait que la police est une menace pour les femmes autochtones de Val-d'Or.
«Sévices sexuels, abus de pouvoir et intimidation à l'endroit de femmes autochtones. Des allégations graves dont font l’objet des policiers de la Sûreté du Québec de Val-d’Or», soutenait l’émission.
Ce reportage a remporté de nombreux prix prestigieux, dont le Grand Prix Judith-Jasmin 2016 et le Prix Michener.
L'enquête n'a toutefois mené à aucune accusation envers des policiers.
Pas de défense
Dans son allocution lundi, l’élu de la CAQ a affirmé que ce reportage a créé une cassure entre les policiers et la municipalité.
[La municipalité] «n'a pas protégé ces policiers-là par la suite et qui ont été en arrêt de travail entre dix et douze mois sans vraiment avoir la chance de débattre de la situation», a-t-il dit.
Il s’attaque ensuite aux conclusions de la Commission Viens sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec : écoute, réconciliation et progrès.
Cette enquête aurait conclu selon lui que les policiers étaient racistes envers les autochtones, « parce que les policiers donnaient plus de tickets aux itinérants et tous ceux qui étaient là.»
«Encore une fois, la municipalité n'a pas vraiment défendu le corps policier dans cette action-là», a-t-il ajouté, sous un tonnerre d’applaudissements. «À un moment donné, les policiers ce sont des humains. Et, à un moment donné, ces humains-là, ils ne se sentent pas backés, ça fait en sorte qu'ils font comme job le strict minimum.»
La population craintive
Violence, alcool, grabuge et désordre dans les parcs, rues et immeubles : les problèmes d’itinérance se répètent à Val-d’Or et préoccupent énormément la population locale depuis plusieurs mois.
«Les gens ne se sentent pas en sécurité», a plaidé un citoyen.
La mairesse Céline Brindamour estime que le «gouvernement» doit venir en «appui» avec le ministère de la Justice et celui de la Sécurité publique, ce que réfute Pierre Dufour.
«Normalement, le gouvernement n'interviendra pas pour l'ensemble des problématiques d'agressions qui existent au Québec. Le gouvernement est là pour donner des coups de main financiers et si possible peut-être créer un programme», a-t-il argumenté. «C'est comme si tu dis, on n'a plus les moyens, mettez-nous en tutelle, le gouvernement va nous gérer», a-t-il ajouté.
Le caquiste estime que ça prend des «mesures sérieuses», «de la répression» afin de régler les problèmes.
«On n’est plus dans la gestion dans la tendresse. On est dans la gestion où il doit y avoir des mesures sérieuses [...] Ça veut dire, trouver les moyens d'enfermer», a-t-il indiqué, parlant de la trentaine d’individus qui font peur au monde.
Alors que la mairesse demande à Québec de l’aide de la Sûreté du Québec et l’ajout de policiers, Pierre Dufour estime que ce n’est pas au gouvernement de «gérer la patate chaude.»