Fitzgibbon ne compte pas forcer le retour au bureau des fonctionnaires provinciaux
Les tours de bureaux de la région de Montréal continuent d’afficher le taux d’inoccupation le plus élevé parmi ceux des grandes villes canadiennes
Même s’il souhaite un retour des travailleurs au centre-ville de Montréal, le ministre responsable de la Métropole, Pierre Fitzgibbon, repousse l’idée d’imposer aux fonctionnaires provinciaux de reprendre le travail du bureau sur une base régulière.
Le mois dernier, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain a annoncé à sa centaine d’employés qu’elle s’attendait dorénavant, sauf exception, à ce que ses locaux du centre-ville redeviennent le lieu de travail normal de son personnel.
Dans la foulée, son PDG, Michel Leblanc, a lancé un appel à tous les chefs d’entreprises et aux titulaires de charges publiques (municipales, provinciales et fédérales) afin qu’ils s’inspirent de la Chambre et osent, pour des raisons de compétitivité entre autres, sonner le glas du télétravail généralisé.
«Écoutez, je suis au bureau cinq jours par semaine. Et j’aime que les gens qui m’entourent soient au bureau cinq jours par semaine», a d’abord établi le ministre, avant d’ajouter qu’il se verrait mal imposer un tel régime à tous les employés de l’État travaillant dans des bureaux montréalais.
Quatre jours par semaine
«Il y a un enjeu humain là-dedans, a-t-il fait valoir. Je pense qu’on a appris du télétravail, on a appris à respecter la conciliation famille-travail. Alors, moi, dire que je veux tout le monde au bureau cinq jours par semaine? Je ne peux pas aller là.»
Toutefois, ce dernier estime que sans aller jusqu’à appliquer un retour forcé des travailleurs, la force des changements en cours mènera les employés de l’État à revenir d’eux-mêmes éventuellement dans les bureaux. «La force des choses, le dynamisme qu’on voit à Montréal, l’été qui arrive, les réunions de groupe... Je pense qu’on va voir [surgir] un engouement encore plus grand du retour au travail.»
Cela dit, même s’il croit à un éventuel retour naturel des organisations vers le travail en présentiel, celui qui est également ministre de l’Économie doute que les horaires traditionnels de cinq jours par semaine au bureau, comme ils étaient monnaie courante avant la pandémie, redeviennent la norme de sitôt. Selon lui, toutefois, gouvernement et entreprises risquent – avant longtemps – d’observer un retour quasi naturel de leurs employés au bureau, de «4 à 3 jours et demi» par semaine.
Les tours de bureaux du centre-ville de Montréal et de la grande région métropolitaine continuent d’afficher le taux d’inoccupation le plus élevé parmi ceux des grandes villes canadiennes. Selon les dernières données de la société de gestion immobilière CBRE, les immeubles de bureaux de la région affichent un taux de vacances avoisinant les 17%.