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Trump, Poutine, Xi et la bombe... : les «éléphants dans la pièce» au G7 d’Hiroshima



Les dirigeants des plus grandes démocraties industrialisées se rencontreront demain dans un décor hautement symbolique où les absents pèseront lourd.

Le Groupe des Sept, c’est les États-Unis, l’Allemagne, le Japon, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, le Canada et — hors compte — l’Union européenne.

Depuis presque 50 ans, les membres de ce club sélect se rencontrent annuellement pour coordonner leurs politiques sur l’économie, la sécurité, l’énergie et l’environnement. 

Cette année, la tenue du sommet à Hiroshima met à l’avant-plan l’inquiétude face à la menace nucléaire qui plane au-dessus du conflit russo-ukrainien, mais aussi le défi posé par la montée de la Chine.

  • Écoutez l'édito de Guillaume Lavoie diffusé chaque jour en direct 13 h 43 via QUB radio :

Un forum contesté

Le G7 n’a plus le poids global qu’il avait. D’abord, le groupe exclut les puissances émergentes. La Russie en faisait partie de 1998 à 2014, mais a été exclue à la suite de l’annexion de la Crimée.

L’influence du G7 s’est aussi estompée alors que le poids économique global de ses membres passait des deux tiers du PIB mondial dans les années 1990 à moins de 45 % aujourd’hui.

Cette année, pour compliquer les choses, les participants font face à des pressions internes presque aussi préoccupantes que les défis internationaux de l’heure. 

Un ordre du jour imposant

Au sommet, tous les yeux seront tournés vers l’Asie et sur le principal défi à long terme des grandes démocraties industrialisées: la montée en puissance d’une Chine menée de main de fer par Xi Jinping, qui souhaite redéfinir les règles de l’économie globale à son avantage.

Ce seront toutefois probablement les défis immédiats posés par l’invasion russe de l’Ukraine et l’omniprésente menace nucléaire qui Ce seront toutefois probablement les défis immédiats posés par l’invasion russe de l’Ukraine et l’omniprésente menace nucléaire qui domineront les discussions. Du côté des sanctions, les membres du G7 ont su assez bien coordonner leurs efforts, mais leur poids politique n’a pas suffi à étendre l’application des sanctions au reste du monde.

Pour ce qui est de l’appui à l’Ukraine, le G7 fait preuve d’une cohésion assez remarquable, mais le niveau de l’aide est loin des attentes des forces ukrainiennes. Comment satisfaire ces attentes sans déclencher une riposte nucléaire? Voilà la question.

Les éléphants dans la pièce

Alors qu’on se rassemblera pour la photo de famille près des ruines de la première attaque atomique, il sera impossible d’ignorer le risque que le conflit en Ukraine devienne une excuse pour Vladimir Poutine d’utiliser l’arme nucléaire. 

Ce défi serait déjà incroyablement difficile si les leaders bénéficiaient de l’appui inconditionnel de leurs concitoyens, mais c’est loin d’être le cas. En France, Emmanuel Macron est contesté de toutes parts. Outre-Manche, son vis-à-vis britannique Rishi Sunak est sur un siège éjectable. 

Surtout, ce sont les pressions internes sur Joe Biden qui retiendront l’attention. Le président devra même couper court à son séjour pour revenir négocier avec un leadership républicain impuissant à contenir l’extrême droite trumpiste qui constitue désormais le centre de gravité de leur parti.

Pour le G7, qui dépend primordialement du leadership américain, la possibilité du retour de Trump, qui déclarait la semaine dernière qu’un défaut de paiement des États-Unis ne poserait pas de graves problèmes, est aussi inquiétante que les autres problèmes existentiels dont on discutera à Hiroshima. Belle fin de semaine en perspective. 







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