Québec: déjà presque autant de véhicules sur les ponts qu’avant la pandémie
Les données de circulation démontrent une tendance à la hausse sur le pont Pierre-Laporte
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Au moment où Geneviève Guilbault enterrait la promesse du troisième lien routier le mois dernier, le débit de circulation sur le pont Pierre-Laporte était revenu presque au même niveau qu’avant la pandémie, et c’est déjà fait pour le pont de Québec.
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Selon les plus récentes données obtenues par notre Bureau parlementaire en avril dernier, un peu moins de 120 000 véhicules ont circulé chaque jour, en moyenne, sur le pont Pierre-Laporte.
C’est à peine 5% de moins (6543 véhicules d'écart) qu’à la même période en 2019, 11 mois avant que l’état d’urgence sanitaire soit déclaré au Québec.
Depuis le début de l’année 2023, le débit moyen a continué d’augmenter d’environ 5000 véhicules par mois.
De 103 353 véhicules enregistrés en janvier, la moyenne mensuelle des jours ouvrables (excluant les jours fériés) a grimpé à 108 499 en février (+5146), pour atteindre 114 443 en mars (+5944) et 119 437 (+4994) en avril.
Si cette progression se poursuit au même rythme, le niveau prépandémique pourrait être atteint au cours des prochaines semaines sur le pont Pierre-Laporte, une hypothèse qui reste évidemment à valider.
Il s’agit cependant déjà d’une réalité pour le pont de Québec depuis avril 2022. Le mois dernier, un peu moins de 33 000 véhicules ont emprunté chaque jour, en moyenne, le vieux pont datant de 1919. On en comptait près de 35 000 un an plus tôt, soit presque autant (2% ou 861 véhicules d'écart) qu’en avril 2019, avant la pandémie.
Le cabinet Guilbault réagit
Réagissant aux données de circulation d’avril nouvellement disponibles, le cabinet de la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, a rappelé au Journal que la décision d’abandonner le volet routier du projet de tunnel Québec-Lévis a été prise en fonction «de plusieurs facteurs».
«Dont les temps de parcours diminués et le coût total du projet», a souligné son directeur des communications, Maxime Roy. On parle de 4 à 11 min de moins pour passer d'un centre-ville à l'autre, et de 10 milliards $ au lieu des 6,5 milliards $ estimés en 2022.
«Les habitudes de déplacement ont changé», a aussi rappelé l’attaché de presse de Mme Guilbault, qui estime que le «seuil prépandémique» n’est pas encore atteint.
Au Salon bleu la semaine dernière, la vice-première ministre a également insisté sur la nouvelle «distribution de l'achalandage» sur les deux ponts actuels.
«Tu peux avoir le même nombre de voitures qui passent sur le pont dans une même journée, mais qui passent à des heures différentes d'avant», a-t-elle observé. Elle répliquait alors au dépôt d’une motion de l’opposition officielle «proposant que l'Assemblée constate les difficultés éprouvées par le gouvernement à respecter ses engagements», la volte-face avec le troisième lien en étant «le plus récent exemple».
«Les heures de pointe sont les mêmes, mais il y a moins de gens systématiquement aux heures de pointe», a-t-elle résumé, pointant du doigt l’effet du télétravail sur les habitudes de vie.
Rappelons toutefois que dans leurs études, rendues publiques le mois dernier, le Groupement Union des rives (chargé de l’avant-projet du projet de tunnel Québec-Lévis) et les experts de son ministère préviennent qu’il faudra attendre encore une ou deux années avant de mesurer la vraie situation postpandémique.