Êtes-vous prêt à acheter une minimaison?
Le préfixe mini fait souvent partie de l’appellation de produits innovateurs. Comme la mini-jupe conçue par la styliste de mode anglaise Mary Quant au début des années 1960, qui bouscula les conventions vestimentaires ?
Et, dans la même décennie, l’arrivée de la Mini-Austin sur le marché de l’automobile accaparé par les grosses cylindrées américaines ? Tout comme la Mini-Loto à cinquante cents, tirage que la société d’État lança en 1970 et qui favorisa l’implantation des jeux de la chance et du hasard dans la Belle Province ?
Depuis quelque temps, il est question de minimaisons, en référence à un habitat de petite dimension. Un concept similaire favorisant la mobilité, de petites maisons sur roues appelées tiny houses, naquit aux États-Unis en 2008, lors de la période économique difficile, innovant la façon de se loger.
L’innovation prendra quelques années avant d’atteindre le Québec. Diverses raisons expliquent ce retard, dont le climat plus froid, les vastes espaces accessibles et les préjugés à l’endroit des maisons préfabriquées. Longtemps qualifiées de maisons de poupées, les minimaisons ne faisaient pas partie de l’ADN des Québécois.
À plus forte raison, la majorité des municipalités les interdisaient sur leur territoire et les institutions financières refusaient de les financer. Difficile d’aller contre vents et marées !
D’hier à aujourd’hui
Des changements sociologiques et environnementaux ont contribué à modifier la situation.
Plusieurs municipalités ont développé tout leur territoire. Seule façon d’assurer la croissance : la densification. Certaines ont modifié leur réglementation afin de permettre la construction de minimaisons dans des zones déterminées et, de plus, d’autoriser l’ajout d’une deuxième maison sur un même terrain, chose impensable il n’y a pas si longtemps.
Conscience écologique oblige, il devient impératif de protéger le territoire en freinant l’étalement urbain. Les projets de développement sont scrutés à la loupe afin de minimiser leur impact sur l’environnement. À ce chapitre, la minimaison fait bonne figure, réduisant l’empreinte écologique au minimum.
Les baby-boomers gagnent en âge et vivre dans une grande maison devient moins intéressant, d’autant moins que tous les enfants ont quitté le giron familial et que, plusieurs mois par année, ils déménagent leurs pénates dans le Sud, laissant leurs grandes demeures inhabitées.
Le manque de logements abordables représente une réalité qui frappe toutes les régions.
Les jeunes qui commencent sur le marché du travail n’ont pas les moyens d’acheter de grandes maisons dont le prix est très élevé.
Les adeptes du concept de simplicité volontaire sont en augmentation. Ils réduisent leur consommation et recherchent des habitations qui utilisent moins de ressources naturelles et laissent peu d’empreintes écologiques.
Devant les demandes croissantes, les institutions financières n’ont guère d’autre choix que d’emboîter le pas. Plusieurs acceptent de financer des projets de minimaisons.
Le chalet locatif
Dans cette mouvance, le concept de minimaison a favorisé le développement du chalet locatif. Louer un chalet n’est pas nouveau, certes, mais la location à court terme de type Airbnb a fait exploser la demande, attirant les investisseurs. Toutes les régions du Québec sont concernées, particulièrement les régions touristiques. Et la rentabilité est au rendez--vous.
Conclusion
La minimaison s’inscrit dans l’évolution de l’habitation. Elle reflète les besoins et les préoccupations de l’époque actuelle. En favorisant le développement du chalet locatif, elle a permis d’accroître l’offre touristique dans plusieurs régions du Québec. Jusqu’à présent, rien ne semble vouloir freiner cette croissance.
VOYEZ LE TABLEAU SUIVANT, QUI COMPARE L’ACHAT ET LE RENDEMENT D’UN CHALET LOCATIF À CEUX D’UN TRIPLEX À POINTE-AUX-TREMBLES ET SUR LE PLATEAU MONT-ROYAL
CONSEILS
- Avant d’acquérir une minimaison, louez-en une pour une certaine période afin de vous assurer que ce type d’habitation vous convient.
- Pour en apprendre plus sur les avantages et les inconvénients d’une minimaison, demandez l’avis de ceux et celles qui l’habitent à temps plein : ils vous donneront l’heure juste.