Un Montréalais coupable d’avoir «sextorqué» une jeune Américaine de 12 ans vivant en Ohio
L’enfant «voulait mourir», mais il continuait à exiger davantage d’images explicites d’elle
Un Montréalais sans scrupules qui a «sextorqué» une élève américaine de 12 ans met le blâme sur la drogue et l’alcool, tout en jurant qu’au fond de lui, il n’est pas «ce genre de personne».
« Dans mon état d’esprit sobre, y repenser me dégoûte, ça me rend malade de me dire que j’ai été capable de faire ça », a témoigné Mitchel Sendel, ce mardi au palais de justice de Montréal en espérant avoir la clémence du tribunal et s’en sortir avec deux ans moins un jour de prison, tandis que la Couronne réclame jusqu’à 5 ans de pénitencier.Sendel, un Montréalais de 33 ans qui travaillait dans un salon de coiffure de Saint-Léonard, mais qui a depuis déménagé en Ontario, avait commis son crime en 2019, après avoir ciblé une enfant de 12 ans qui allait à l’école en Ohio. Il avait communiqué avec elle via Facebook, Instagram et Omegle.
Menaces
Or, même si elle avait mentionné son âge, Sendel s’est arrangé pour obtenir une vidéo d’elle nue. Et c’est là que les menaces ont commencé.
«II voulait d’autres photos et vidéos du même genre. Elle voulait mourir, elle l’a supplié d’arrêter, mais il a continué à la menacer en en demandant davantage», indique le résumé des faits déposé au moment où il a plaidé coupable de leurre, ainsi que de possession et production de pornographie juvénile.
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Au total, il a accumulé 66 images de l’enfant, à coups de menaces de l’exposer «sur les réseaux sociaux, des sites pornos, et d’envoyer le tout à ses amis et ceux qui la suivent sur Instagram».
«À de multiples reprises, il a utilisé ces ultimatums», indique le résumé des faits tout en mentionnant qu’il avait communiqué avec une amie de la victime âgée de 11 ans.
Il a été arrêté à la suite d’une plainte de l’école et une enquête de police qui a permis de le localiser à Montréal. Une perquisition a permis de découvrir 319 fichiers de pornographie juvénile. Plusieurs vidéos montrent l’accusé clavarder par webcam avec des mineures, en leur demandant parfois de poser des gestes sexuels.
«Je me fiche d’elles»
Il utilisait sur internet le pseudonyme «bvbptv420» et utilisait une photo de profil tirée du Muppet Show, une populaire série télé mettant en scène des marionnettes.
«Sur Omegle, l’âge des filles n’a pas d’importance, je m’en fiche d’elles, je ne pense qu’à moi», avait déjà mentionné Sendel.
Il jure toutefois avoir changé, grâce à une thérapie. Et s’il blâme l’alcool et la drogue pour ses gestes, il a ajouté ce mardi qu’il était peut-être autiste, même s’il n’y a pas vraiment d’indication en ce sens.
«Je m’excuse pour mes gestes, j’espère que [les victimes] vont aller de l’avant et mener une vie saine», a-t-il dit à la cour.
Le juge Salvatore Mascia devrait faire connaître la sentence à une date ultérieure.