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Le contrat signé par Jackie Robinson avec les Royaux de Montréal en 1945 au coeur d'une affaire de fraude

Il s'agit aujourd'hui d'une pièce de collection dont la propriété est disputée

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Les contrats de Jackie Robinson lorsqu'ils ont été présentés sur Time Square, en 2016. AFP


Les contrats que Jackie Robinson a signés avec les Dodgers de Brooklyn et leur filiale des Royaux de Montréal se retrouvent au cœur d’une poursuite pour fraude menée par la Commission des valeurs mobilières (SEC) des États-Unis à l’encontre du site internet Collector’s Coffee Inc. (CCI). 

Présumés disparus pendant des années, les contrats qui sont désormais des pièces de collection ont refait surface en 2016 et ont été dévoilés en grande pompe par CCI à. Time Square, à New York à l’époque.

Mais une décision du juge Gabriel Gorenstein, rendue lundi, fait en sorte que c’est un jury du district sud de New York qui va vraisemblablement déterminer à qui appartiennent ces contrats.

La Fondation Jackie Robinson est intervenue dans le ce dossier en insistant que les Dodgers lui avaient cédé les droits sur ces contrats. Des investisseurs de CCI ont également livré leur point de vue en mentionnant que les contrats servaient de garantie pour des prêts qui sont en défaut de paiement.

Cas complexe

Il s’agit d’un dossier pour le moins complexe parce qu’il implique plusieurs intervenants.

Robinson a signé des contrats avec les Royaux de Montréal et les Dodgers en 1945 et 1947, respectivement. C’est la seconde entente qui lui a permis de devenir le premier joueur noir du Baseball majeur au 20e siècle.

Ce qui est survenu avec ces contrats est à la fois complexe et mystérieux. Dans une décision de plus 11 000 mots, le juge Gorenstein a expliqué que des articles de journaux des années 1940 et 1950 laissent croire que les dirigeants des Dodgers, Walter O’Malley et Branch Richey, ont prêté ou abandonné les contrats aux archives de Brooklyn pour fin d’exposition.

Dans les années 1970, les contrats se sont retrouvés à l’Institut James A. Kelly au Collège St. Francis de Brooklyn.

En 2009, le directeur de l’Institut, Arthur Konop, est décédé et sa veuve a remis à son fils la clé d’un coffret de sûreté contenant les contrats. Le message «mes enfants sauront quoi en faire» accompagnait la clé.

Vente

Il faut croire que ce n’était pas le cas puisque trois ans plus tard, la famille Konop a vendu les contrats à une compagnie nommée Gotta Have It Collectibles pour la somme de 750 000$ US (1,02 M$ CA).

Cette entreprise a ensuite vendu les contrats à CCI pour deux millions de dollars (2,7 M$ CA) et CCI a utilisé cette acquisition en garantie afin d’obtenir un prêt de six millions de dollars (8,2 M$ CA).

L’entreprise devait vendre les pièces de collection à l’encan en 2018, mais la vente n’a jamais eu lieu. Les Dodgers ont plutôt fait parvenir une lettre à CCI indiquant qu’ils étaient les propriétaires des contrats et qu’ils souhaitaient les ravoir en incluant la Fondation Jackie Robinson dans la demande.

CCI soutient que les Dodgers ne sont aucunement propriétaires des contrats en insistant que l’équipe qui est établie à Los Angeles depuis des décennies a cédé ses droits lors d’une procédure de faillite en 2011 qui opposait le Baseball majeur au propriétaire Frank McCourt.

CCI soutient que les contrats n’ont pas été inclus dans les avoirs ou dans les avoirs manquants du club. Le juge Gorenstein a toutefois noté qu’aucun ancien contrat de nature historique n’avait été inclus dans les avoirs, ce qui implique que l’omission de ceux reliés à Robinson n’indiquait rien de particulier.

Vols?

Le juge Gorenstein ne semble pas privilégier l’avenue du vol tout au long du parcours des contrats. Il a d’ailleurs noté dans son avis que les Dodgers avaient volontairement partagé les contrats et qu’ils devaient être courant que ceux-ci étaient sur le marché libre.

D’ailleurs, il note que l’équipe n’a jamais entrepris d’action afin de récupérer les contrats, ce qui veut dire qu’elle les a peut-être donnés ou abandonnés.

Selon des témoins rencontrés par le juge, il semble que les équipes des Majeurs dans les années 1940 ne voyaient pas les contrats comme des articles de valeur qu’il fallait protéger. De fait, les archives des Dodgers ne contiennent aucun contrat pour des joueurs qui ont fait partie de leur alignement entre 1945 et 1947.

Le juge reconnaît toutefois qu’il est «concevable que les Dodgers aient traité les contrats de Jackie Robinson de manière différente».

Les parties impliquées ont désormais quelques semaines devant elles afin de déposer des objections au rapport du juge Gorenstein qui sera revue par le juge Victor Marrero. C’est le service des Marshals qui est en possession des contrats dans l’intervalle.

Avec Sportico







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