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Michelle Blanc dénonce un dépanneur qui aurait refusé de la servir

Une employée de Rawdon aurait même ri de la femme trans qui demandait à se faire appeler «Madame» et non «Monsieur»

Le dépanneur Super Soir de Rawdon, où des employés auraient eu un comportement transphobe. En mortaise, la femme d’affaires Michelle Blanc, qui s’est dite victime de transphobie dans ce commerce cette semaine.
Photos tirées du Facebook de «Dépanneur Super Soir Rawdon» et du Facebook de Michelle Blanc Le dépanneur Super Soir de Rawdon, où des employés auraient eu un comportement transphobe. En mortaise, la femme d’affaires Michelle Blanc, qui s’est dite victime de transphobie dans ce commerce cette semaine.

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La conférencière et chargée de cours Michelle Blanc allègue avoir été victime de transphobie après que des employés d’un dépanneur de Lanaudière auraient refusé de la servir.

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«J’étais flabbergastée quand c’est arrivé. Je n’en revenais pas qu’ils aient annulé ma transaction et refusé de me servir», lance en entrevue avec Le Journal Mme Blanc, toujours sous le choc de cette expérience.

Portrait de la conférencière Michelle Blanc.
Chantal Poirier / JdeM
Portrait de la conférencière Michelle Blanc.

La Québécoise de 62 ans, qui est aussi chargée de cours en marketing à HEC Montréal, s’est rendue mercredi, vers 15h45, au dépanneur Super Soir de Rawdon. Elle souhaitait payer le lavage de son véhicule et un café glacé dans le commerce.

«La caissière m’a appelée “Monsieur” plusieurs fois dans la file pour passer à sa caisse. Je lui ai dit calmement que c’était “Madame” et non “Monsieur”. Elle a répliqué “Tu me niaises” en riant. Elle trouvait ça bien drôle», raconte Michelle Blanc. 

Ils refusent de la servir

Du tac au tac et pour répondre à l’insulte, celle qui s’identifie comme femme transgenre a ouvert sa veste pour montrer ses formes à travers son chandail. 

«Je lui ai demandé en blague s’il fallait en plus que je montre ma touffe. La caissière riait, relate-t-elle. On m’a demandé ensuite de rester polie, mais je leur ai dit que la politesse va dans les deux sens.»

Michelle Blanc et son camion, qu’elle a tenté de laver au dépanneur Super Soir de Rawdon avant de se faire refuser sa transaction par les employés.
Photo tirée du Facebook de Michelle Blanc
Michelle Blanc et son camion, qu’elle a tenté de laver au dépanneur Super Soir de Rawdon avant de se faire refuser sa transaction par les employés.

Un collègue de la caissière du dépanneur est ensuite intervenu et a annulé la transaction. Devant ces actes qu’elle juge «transphobes», Michelle Blanc a porté plainte pour discrimination à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ). 

  • Écoutez l'entrevue de Sophie Durocher avec Michelle Blanc, conférencière, chargée de cours et consultante via QUB radio :  

«C’est la première fois de ma vie que je porte plainte. Je n’avais pas vécu un événement comme ça depuis 15 ans. [...] Si tu m’appelles “Monsieur” et que tu te trompes, tu t’excuses et on passe à autre chose. C’est correct. Mais de là à refuser la transaction...», soupire Mme Blanc, découragée. 

Cette dernière, qui a dénoncé la situation via ses réseaux sociaux, affirme qu’elle souhaite désormais obtenir des excuses publiques de l’entreprise.

Ils raccrochent la ligne

Contacté à ce sujet, le dépanneur Super Soir de Rawdon n’a pas voulu répondre à nos questions.

«On n’a pas le droit de vous parler de ça», a répliqué sèchement une caissière nommée Sylvie.

Elle a ensuite donné le téléphone à un autre employé qui a refusé de s’identifier. «Vous devez appeler les boss», a-t-il ajouté, en raccrochant aussitôt.

Refuse de partager la vidéo

Mélanie Côté, conseillère principale du Groupe Filgo-Sonic, qui gère les bannières des commerces Super Soir, assure que ses employés sont très ouverts à la diversité. 

«La personne [Michelle Blanc] a manqué de respect envers nos employés. Étant donné que c’est une valeur principale chez nous, les employés ont demandé à la dame de quitter à la suite de cette altercation», explique Mme Côté.  

Cette dernière affirme que la caissière au cœur de cette histoire était nouvelle. L’employée n’aurait pas ri de Mme Blanc et n’aurait pas été transphobe, selon la conseillère principale du Groupe Filgo-Sonic.

«Sur les vidéos, on voit et on entend tout. Elle a vécu un grand malaise, ça oui», indique Mélanie Côté. 

Elle a toutefois refusé de partager ces vidéos avec Le Journal pour corroborer ses paroles.

MOUVEMENT ANTI-LGBTQ+

Cette situation vécue chez nous n’est pas sans rappeler le mouvement anti-LGBTQ+ qui prend de l’ampleur chez nos voisins du Sud.

Encore cette semaine, la chaîne Target a été contrainte de retirer des objets de sa collection «Fierté» en raison de la grogne de militants. 

Bud Light a aussi causé la polémique aux États-Unis, le mois dernier, en faisant appel à Dylan Mulvaney, une femme transgenre, pour faire la promotion de ses produits. La compagnie a ensuite été plongée dans une crise en raison d’un boycottage massif de ses clients. Total des pertes en bourse? Plus de 6,7 G$.

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