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Ce qui me fatigue avec la nomination de Michael Sabia

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Je ne doute pas des qualités du nouveau PDG d’Hydro-Québec, Michael Sabia.

Une grande intelligence, rigoureux et travaillant, dit-on.

Mais permettez-moi quelques notes discordantes sur le concert d’éloges sur M. Sabia.

Fonction publique

Ce n’est pas sa non-expertise en énergie qui me dérange, comme certains l’affirment. Ou qu’il ne soit pas assez «nationaliste», pour reprendre Pascal Bérubé.

Ce n’est pas précisément M. Sabia qui titille.

C’est le préjugé selon lequel recruter des gestionnaires formés au privé pour diriger nos sociétés d’État va de soi, notamment chez Hydro-Québec.

Ça devient une norme pour ce gouvernement. Les «top guns» viennent nécessairement du privé pour les caquistes.

Notre propre cour publique ne forme plus des futurs PDG de sociétés d’État.

Les quatre derniers PDG d’Hydro-Québec? Tous formés dans des entreprises privées. La même tendance se voit à la Caisse et ailleurs. Ce qui n’était pas le cas autrefois.

La question: n’y avait-il pas une personne dans la fonction publique québécoise, chez Hydro-Québec, qui aurait pu être nommée? Quelqu’un comme Catherine Dagenais de la SAQ, là depuis 2000 et qui fait certainement tout un travail.

Bien des jeunes font le choix de l’entreprise privée en début de carrière. Être un mandarin de l’État? Un artéfact de la Révolution tranquille.

La fonction publique est vue comme une pantoufle.

Ça tient certainement à la fonction publique elle-même, parfois devenue une machine à niveler vers le bas. Mais aussi dans les nominations en haut lieu du gouvernement, qui donnent le ton.

Chose taboue, aussi: la consanguinité entre les milieux d’affaires, le politique et la tête des sociétés d’État.

M. Sabia, à la Caisse, a recruté Christian Dubé, lors de son premier passage en politique en 2014, qui, lui, avait été recruté par François Legault. Pierre Fitzgibbon a siégé au C.A. de la Caisse, alors que M. Sabia était PDG. Ainsi va la roue.

Des proximités, bien sûr, c’est normal.

Mais ça rassemble beaucoup à des «retours d’ascenseur», un club de gens qui se connaissent, se fréquentent et pensent de la même façon.

La diversité est un mot à la mode ces temps-ci, il devrait aussi s’appliquer pour la nomination dans nos sociétés d’État.

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