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Trudeau et Legault allergiques aux enquêtes publiques!

Rencontre Trudeau-Legault
Photo d’archives, Chantal Poirier

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L’ingérence alléguée des autorités chinoises dans les élections canadiennes fait encore beaucoup jaser avec le rapport préliminaire de David Johnston qui s’oppose à la tenue d’une enquête publique. 

Conservateurs et bloquistes sont montés au créneau pour continuer d’exiger une enquête publique et désavouer la position du rapporteur spécial jugé complaisant à l’égard du gouvernement Trudeau.

Il ne faut guère se surprendre de toutes ces manœuvres du fédéral pour se soustraire à une enquête publique qui va bien au-delà du concept de l’ingérence chinoise.

Ce sont les agissements des services secrets et des policiers qui seraient au cœur de cette enquête. Ces agissements échappent souvent à nos règles démocratiques et faire la lumière sur ceux-ci pourrait être gênant.

Le gouvernement Trudeau ne veut pas perdre le contrôle de la situation, bien qu’il l’ait peu en matière de sécurité intérieure. Le chef conservateur, Pierre Poilievre, se comporterait de la même façon s’il était au pouvoir.

C’est écrit dans le ciel, il n’y aura pas d’enquête publique sur l’ingérence chinoise, comme il n’y en a pas eu sur la tragédie de Lac-Mégantic malgré les évidences de négligence.

L’opacité plutôt que la transparence

Enquêter sur l’ingérence chinoise serait révéler comment de telles informations ont été obtenues et quel type d’actions nos services secrets mènent à l’étranger. Il y a fort à parier que l’ingérence canadienne dans des affaires étrangères ferait surface.

L’ingérence étrangère dans les affaires intérieures d’un pays est monnaie courante partout sur la planète. Les pays occidentaux ne sont pas plus vertueux que la Chine ou la Russie.

Selon les valeurs qui animent une société, ces ingérences étrangères seront appréciées différemment. Je me rappelle avoir entendu, lors d’une mission d’observation, des citoyens africains revendiquer le droit d’ingérence du Canada pour abattre la dictature dans leur pays.

C’est la faiblesse du contrôle démocratique sur nos services secrets qui inquiète. Je trouve toutefois encore plus déplorable la docilité de nos gouvernements devant les multinationales ainsi que leur gestion opaque.

Les forces occultes

Un simple fait divers, en l’occurrence la coupe à blanc du CP à Sainte-Thérèse, m’a rappelé la puissance de cette entreprise et les tribulations des citoyens qui voulaient une enquête publique sur le drame de Lac-Mégantic.

Là encore, c’est le gouvernement Trudeau qui a fait obstacle à l’enquête et consacré le royaume du CP. Il m’apparaît anormal qu’une multinationale ait autant de pouvoir sur notre territoire. Le phénomène accrédite la thèse selon laquelle nos gouvernants sont des pions des oligarques financiers.

Nous ne sommes pas en reste au niveau provincial avec le gouvernement Legault qui est prêt à enquêter sur tout, sauf sur sa propre gestion de la pandémie. Jean Charest était tout aussi réticent à une commission d’enquête face à l’industrie de la construction.

La vérité peut faire mal au pouvoir en place et souvent on préfère la cacher. Malgré cela, on continuera de vanter les vertus démocratiques du pays!

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