On nous empoisonne à petites doses, mais nos gouvernements ne font rien
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Que ce soit Glencore qui crache de l’arsenic et d’autres toxiques dans l’air de Rouyn-Noranda, ou les ventes record de pesticides, cette année encore : des multinationales nous empoisonnent à petite dose.
Elles ont l’approbation de nos gouvernements, qu’elles manipulent allègrement !
Chaque jour, on respire, on boit et on mange une grande diversité de produits toxiques que l’on pourrait éviter s’ils étaient mieux réglementés. En plus, ça diminuerait les coûts du système de santé.
Tirer leçon
Malgré l’abondante littérature scientifique sur les méfaits de nombreuses substances chimiques, force est de constater qu’il faut souvent des décennies avant que les gouvernements restreignent leur utilisation pour nous protéger adéquatement.
L’amiante est un bel exemple. Les premières alertes scientifiques remontent aux années 1900. Il aura fallu attendre 70 ans pour les premières réglementations. Et c’est seulement en 2018 qu’elle a été interdite complètement.
De puissants lobbies
Le lobby de l’amiante était tout puissant. Il était même parvenu à convaincre les travailleurs qu’il n’y avait pas de danger pour eux.
Les délais dans la réglementation ont causé des millions de morts au Québec et partout sur la planète. Aujourd’hui encore, l’amiante tue plus de 107 000 personnes par année selon l’OMS.
CropLife Canada
Le lobby des pesticides et des OGM est lui aussi très puissant pour restreindre toutes mesures qui nuiraient à leurs ventes.
CropLife Canada regroupe les multinationales qui sont aux commandes du modèle agro-industriel qui empoisonne la santé des sols et de nombreux humains. Elle est leur porte-voix auprès du gouvernement contre toutes contraintes réglementaires.
Sur le conseil d’administration de Croplife Canada, il y a notamment Bayer, propriétaire de Monsanto, reconnu coupable d’avoir caché la vérité dans un long procès aux États-Unis.
Les Monsanto Papers ont révélé à quel point le glyphosate (Round up) et ses adjuvants nuisent à la santé humaine et à l’environnement. Des liens ont été établis avec le cancer, particulièrement le lymphome non hodgkinien. Il aurait aussi des effets sur la fertilité et le développement prénatal.
Saviez-vous que malgré tout ce que l’on sait sur le glyphosate, le gouvernement canadien l’a de nouveau autorisé pour 15 ans ? Sans mettre à jour l’évaluation des risques pour la santé !
C’est le pesticide le plus vendu au Québec, au Canada et dans le monde.
Santé Canada avait même accepté, l’an dernier, à la demande de Bayer, d’autoriser davantage de résidus de glyphosate dans nos aliments !
De sérieuses questions éthiques méritent d’être posées quand on sait que Bayer fait aussi beaucoup d’argent en vendant des médicaments. Ainsi, la même multinationale vend d’une main ce qui rend malade, et de l’autre ce qui guérit.
Dénoncer
Vendredi, des centaines de personnes à travers le Québec ont manifesté devant les bureaux d’élus fédéraux pour dénoncer l’influence du lobby des OGM et des pesticides.
CropLife Canada est en effet parvenue à convaincre le gouvernement fédéral de laisser l’industrie s’autoréglementer afin de faciliter la mise en marché de nouveaux OGM créés par édition de génome.
Alors que Montréal, Québec et Laval ont eu le courage de réglementer, qu’attend le gouvernement fédéral ?