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Remparts: 9 fois où Patrick Roy a marqué l'imaginaire pendant ses 12 saisons derrière le banc de l'équipe

Remparts: 9 fois où Patrick Roy a marqué l'imaginaire pendant ses 12 saisons derrière le banc de l'équipe
Photo Didier Desbusschère


Si Patrick Roy n’a en rien perdu sa passion et son désir de gagner durant ses 12 saisons derrière le banc des Remparts, l’entraîneur-chef autrefois connu pour son caractère bouillant et pour ses déclarations incendiaires s’est aussi grandement assagi, ont remarqué les intervenants à qui Le Journal a parlé dans les derniers jours.

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Le règne du roi Patrick à Québec a été marqué par de grandes conquêtes, mais aussi par des controverses et une rivalité qui ont marqué l’imaginaire. 

1) 1996: Patrick Roy, gardien étoile et propriétaire

Remparts: 9 fois où Patrick Roy a marqué l'imaginaire pendant ses 12 saisons derrière le banc de l'équipe
Photo d'archives, Le Journal

Patrick Roy est encore un gardien étoile dans la LNH quand il décide, avec Jacques Tanguay et Michel Cadrin, de faire revivre les Remparts de Québec. Une équipe qui, malgré sa riche histoire, écrite notamment par Guy Lafleur, a quitté la LHJMQ en 1985. 

À cette époque, les Harfangs de Beauport en arrachent et les trois hommes décident de racheter la concession, qui évoluera d’abord au PEPS de l’Université Laval, avant de déménager au vieux Colisée, pour ensuite remplir le Centre Vidéotron au maximum de sa capacité lors de trois rencontres éliminatoires, en 2023. 

Québecor deviendra à son tour propriétaire du club en 2014. 

2) 2005: Un premier saut derrière le banc

Remparts: 9 fois où Patrick Roy a marqué l'imaginaire pendant ses 12 saisons derrière le banc de l'équipe
Patrick Roy à son premier match derrière le banc des Remparts, en septembre 2005. Photo d'archives, Le Journal

Les Remparts souffrent au début de la saison 2005-2006. Le 29 septembre, ils viennent de perdre leurs cinq premiers matchs quand Patrick Roy, alors directeur général de l'équipe depuis deux ans, y va d’un coup d’éclat. C’est lui qui sera désormais derrière le banc du club, décide-t-il, en montrant du même coup la porte à l’entraîneur-chef Éric Lavigne. 

Aux commandes d’une équipe talentueuse, avec dans ses rangs un certain Alexander Radulov et Angelo Esposito, Roy terminera sa première saison avec une fiche de 51 victoires et 14 revers, dont deux en prolongation, bonne pour le deuxième rang au classement général. 

Et la suite sera encore plus belle...

3) 2006: Le sacre suprême du hockey junior

Remparts: 9 fois où Patrick Roy a marqué l'imaginaire pendant ses 12 saisons derrière le banc de l'équipe
Patrick Roy prend un bain de foule lors des célébrations entourant la conquête de la Coupe Memorial, en 2006. Photo d'archives, Le Journal

Cette même année, les Remparts ont l’occasion de mettre un terme à une disette de 30 ans en offrant à Québec sa première coupe du Président (aujourd’hui appelée le trophée Gilles-Courteau) depuis 1976. 

En finale, toutefois, la troupe de Patrick Roy se bute en six matchs aux puissants Wildcats de Moncton, les champions de la saison régulière. Mais par «chance», les Wildcats sont aussi les hôtes de la Coupe Memorial cette année-là, ce qui qualifie les Diables rouges pour le grand tournoi du hockey junior canadien. 

Québec en profite pour prendre sa revanche: les Remparts battent les Wildcats, dirigés par Ted Nolan, en ronde préliminaire, puis en finale. Ils remportent ainsi leur première coupe Memorial depuis 1971. 

4) 2005 et 2023: Controverse et suspensions

Remparts: 9 fois où Patrick Roy a marqué l'imaginaire pendant ses 12 saisons derrière le banc de l'équipe
Patrick Roy derrière le banc des Remparts lors de la bagarre générale face aux Saguenéens. Photo d'archives, Le Journal

Les images ont fait le tour de l’Amérique du Nord. En 2008, lors du deuxième match éliminatoire entre les Remparts et les Saguenéens de Chicoutimi, une mêlée générale éclate. Québec tire alors de l’arrière 7 à 1 face à ses grands rivaux. Jonathan Roy, le fils de Patrick, se défait alors de l’arbitre et roue de coups le gardien adverse, Bobby Nadeau, qui lui n’a pas le cœur à se battre. 

Le futur chanteur écope de sept matchs de suspension pour son geste; l’ancien numéro 33, de cinq, pour «conduite jugée préjudiciable». Des articles de l’époque soulèvent que «les images captées par la télévision ont montré [Patrick Roy] incitant son fils à engager le combat contre son adversaire».

D’autres membres des Remparts sont aussi punis, à l’instar de trois joueurs des Saguenéens et de l’entraîneur-chef Richard Martel, qui devra se tenir loin du banc pendant deux rencontres. 

Patrick Roy s’excusera peu après. En 2022, il se verra aussi décerner un match de suspension pour avoir déploré publiquement le «manque de tact» des autorités du circuit au terme d’un match préparatoire. 

La ligue avait dépêché les mêmes arbitres lors de la rencontre hors concours face aux Cataractes que ceux qui étaient sur la glace lorsque Shawinigan avait éliminé les Remparts, quelques mois auparavant. 

5) 2005 à 2013: Une rivalité qui a marqué l’imaginaire

Patrick Roy et Richard Martel, les Remparts et les Saguenéens de Chicoutimi. Une rivalité comme on n’en verra peut-être plus jamais dans la LHJMQ. 

Si celle-ci a atteint son paroxysme lors du triste incident impliquant Jonathan Roy et Bobby Nadeau, elle a aussi donné droit à des moments d’anthologie, comme lorsque l’entraîneur-chef de Québec a tourné en dérision le fameux «y payent pas le prix» que son homologue avait auparavant martelé à ses joueurs.  

Remparts: 9 fois où Patrick Roy a marqué l'imaginaire pendant ses 12 saisons derrière le banc de l'équipe
Patrick Roy et Richard Martel, en 2005. Photo d'archives, Le Journal

Mais au cours de ses 12 saisons derrière le banc, Patrick Roy aura aussi marqué l’imaginaire par certaines autres déclarations à l’endroit des entraîneurs-chefs du circuit. 

Le contraire est aussi vrai. En 2006, à la Coupe Memorial, Ted Nolan, l’entraîneur-chef des Wildcats de Moncton, avait accusé Roy de vouloir «toujours jouer dans la tête [des autres]», lui qui avait dit que le gardien Josh Tordjman était dû pour connaître un mauvais match. 

«Comme j’ai dit à mes gars, il existe de bons athlètes, mais ça n’en fait pas nécessairement de bonnes personnes», avait notamment répliqué Nolan.  

6) 2013: Le retour chez l’Avalanche

Dix ans après sa retraite sportive, Patrick Roy retourne chez l’Avalanche, avec qui il a remporté ses deux dernières coupes Stanley. Roy se fait offrir les fonctions d’entraîneur-chef, mais aussi de vice-président des opérations hockey. Il cède alors les rênes des Remparts à Philippe Boucher. 

Sa première saison au Colorado est couronnée de succès: l’équipe montre un dossier de 52-22-8, pour 112 points, le meilleur de sa section, et l’ancien gardien reçoit le trophée Jack-Adams remis à l’entraîneur-chef par excellence dans la LNH. 

Remparts: 9 fois où Patrick Roy a marqué l'imaginaire pendant ses 12 saisons derrière le banc de l'équipe
Patrick Roy reçoit le trophée Jack-Adams remis à l'entraîneur-chef par excellence dans la LNH, en juin 2014. Photo AFP

Mais les deux campagnes suivantes sont plus pénibles et Roy ébranle les partisans de l’équipe en quittant l’Avalanche en 2016. 

Il reprendra les commandes des Remparts deux ans plus tard. 

7) 2022: La «dernière danse» derrière le banc?

Remparts: 9 fois où Patrick Roy a marqué l'imaginaire pendant ses 12 saisons derrière le banc de l'équipe
Photo Agence QMI, Marcel Tremblay

Patrick Roy avait un but en tête quand il a retrouvé ses fonctions d’entraîneur-chef et de directeur général des Remparts, en 2018: remporter les grands honneurs. Dès son retour, il travaille d’arrache-pied afin de mettre en place le meilleur noyau de joueurs afin d’y parvenir. 

Le pilote des Diables rouges croit bien avoir les bons effectifs en place dès la campagne 2021-2022, mais une défaite en demi-finale face aux Cataractes de Shawinigan met un terme à son rêve. 

Après le revers, il laisse planer le doute sur son avenir. «Je vais prendre le temps de réfléchir», laisse-t-il savoir, la mine déconfite, tout en se disant déçu de l’arbitrage. Environ un mois plus tard, Roy annonce finalement son retour, tout en reconnaissant avoir été dévasté par l’élimination de ses joueurs. 

Pour une «dernière danse», comme certains joueurs qui en sont à leur ultime tour de piste dans le hockey junior ont surnommé cette saison? Tout indique que oui, car l’entraîneur-chef a réitéré plusieurs fois durant la dernière année que son nouvel adjoint Simon Gagné pourrait prendre sa place, s’il le souhaitait.

8) 2023: Et de 500!

Patrick Roy rejoint un club sélect, le 20 janvier. Grâce à un gain de 5 à 2 aux dépens de l’Océanic, à Rimouski, il devient seulement le sixième entraîneur dans l’histoire du circuit à atteindre le cap des 500 victoires, et celui qui a réussi l’exploit le plus rapidement, soit en 815 rencontres. 

Au terme du match, l’entraîneur-chef refuse d'accaparer tout le mérite: «Je suis une personne très chanceuse. J’ai eu la chance de diriger de très bonnes équipes, dont celle de cette année», dira-t-il, en vantant aussi au passage les adjoints avec qui il a travaillé et le président de l’équipe, son ami Jacques Tanguay. 

C’est son grand rival, Richard Martel, qui détient le record, avec 589.  

9) 2023: Une saison qui passera à l’histoire

Remparts: 9 fois où Patrick Roy a marqué l'imaginaire pendant ses 12 saisons derrière le banc de l'équipe
Patrick Roy et Simon Gagné soulèvent le trophée Gilles-Courteau après la victoire des Remparts dans le sixième match face aux Mooseheads de Halifax, en mai 2023. Photo Didier Desbusschère

Cette saison 2022-2023, c’est l’ultime chance pour plusieurs joueurs des Remparts d’être couronnés champions. Et pour Patrick Roy à titre d'entraîneur-chef aussi, sûrement. 

Dominants, les Diables rouges remportent le titre de la saison régulière, récoltant au passage pas moins de 53 victoires, un record de concession. Puis, ils font face à peu d’adversité lors des deux premières rondes des séries, en battant tour à tour les Islanders de Charlottetown et l’Océanic de Rimouski en seulement quatre rencontres. 

Ils balayent ensuite les Olympiques de Gatineau, une autre puissance du circuit. Mais ça se corse face aux Mooseheads de Halifax, en deuxième position au classement de la ligue: les Remparts encaissent leurs deux premiers revers des éliminatoires lors du deuxième et du cinquième match, lesquels ont été disputés à Québec.

Remparts et Mooseheads se retrouvent donc à Halifax pour un sixième match âprement disputé. Les protégés de Sylvain Favreau ne sont d’ailleurs qu’à un peu plus de deux minutes de forcer la tenue d’une rencontre décisive lorsque Kassim Gaudet et Pier-Olivier Roy jouent les héros, en procurant à Québec son premier trophée de champions des séries de la LHJMQ en 47 ans. 

Un scénario de rêve que les joueurs – et leur grand manitou – espèrent maintenant rééditer à la Coupe Memorial.  







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