Piétonne happée dans une zone résidentielle: l'accusé aurait encouragé la conductrice à accélérer
II subit son procès pour conduite dangereuse causant la mort en raison de sa participation alléguée au crime
Un jeune Montréalais qui accompagnait une jeune femme qui a mortellement happé une piétonne l’encourageait à accélérer, a affirmé la Couronne en ouverture du procès de l’accusé.
«Il s’est rendu complice à la conduite dangereuse en encourageant la conductrice à accélérer pour fuir les policiers, dans un quartier résidentiel et scolaire», a dit Me Sylvie Dulude de la Couronne, ce lundi au palais de justice de Montréal.
Juste avant, Jean Bervens Petit, 22 ans, plaidait non coupable de conduite dangereuse causant la mort de Carolina Zollo-Braca, ainsi que d’avoir fui la police, lors d’un événement survenu dans le quartier Rivière-des-Prairies le 16 mars 2021.
Ce jour-là, des policiers effectuaient une opération radar dans le secteur, afin de montrer leur présence à la suite de fusillades survenues quelque temps auparavant. C’est à ce moment qu’ils ont vu passer une Ford Focus blanche roulant à 70km/h, conduite par une femme, avec deux passagers à bord.
Rapidement, les policiers ont tenté d’intercepter le véhicule, mais la conductrice aurait alors accéléré, possiblement jusqu’à 100km/h selon la poursuite. Et ce, même s’il s’agissait d’une zone résidentielle.
«En raison de cela, l’agent a éteint ses gyrophares et a arrêté la poursuite», a expliqué Me Dulude.
Collision mortelle
Sauf que tout indique que la conductrice n’a pas, de son côté, ralenti suffisamment.
«Il y a eu perte de contrôle, le véhicule a frappé un panneau d’arrêt ainsi que la victime, qui est décédée à la suite de la collision», a ajouté la procureure.
Au cours de ce procès, la Couronne compte bien prouver que Petit devrait être déclaré coupable, en raison de sa «participation à l’infraction» puisqu’il aurait encouragé la conductrice à accélérer.
Et pour en faire la preuve, la Couronne souhaite faire entendre la conductrice elle-même, qui devrait alors «relater ce qui l’a amené à rouler à haute vitesse et perdre le contrôle du véhicule».
Des policiers, des témoins de la scène, ainsi qu’un expert en trace de freinage et en dérapages devraient également être entendus.
Le procès devant jury, présidé par le juge François Dadour, est prévu pour une durée de quelques semaines. Me Clemente Monterosso représente l’accusé.