Hausse du salaire des élus: une décision difficile, mais importante pour la société, plaide Legault
Pour défendre la hausse de salaire des députés, François Legault affirme qu’il faut parfois prendre des décisions difficiles, mais importantes pour la société, comme ce fut le cas durant la pandémie.
• À lire aussi: Salaire des députés: «Québec solidaire parle des deux côtés de la bouche» –Yasmine Abdelfadel
• À lire aussi: Salaire des députés: le PQ se rallie à la proposition de QS
• À lire aussi: Augmentation salariale des députés: «Je vais la donner au complet»
«Dans la pandémie, si j’avais écouté certains groupes de Québec, je n’aurais pas mis de restrictions, je n’aurais pas demandé la vaccination, le port du masque dans les endroits publics. Donc à un moment donné, il faut aussi prendre des décisions qui sont importantes pour la société», a-t-il plaidé mardi, en mêlée de presse à l’Assemblée nationale.
Un sondage réalisé par la firme Léger à la demande de Québec solidaire révèle que trois Québécois sur quatre sont contre la hausse minimale de 30 000$ du salaire des députés.
N’empêche, le premier ministre défend l’augmentation de 30% de la rémunération des élus, actuellement à l’étude en commission parlementaire. Selon lui, un salaire plus compétitif permettra d’attirer les «meilleurs», comme c’est le cas chez les mandarins de l’État.
«Si je demande aux Québécois: êtes-vous d’accord avec les salaires des hauts fonctionnaires? Peut-être que la réponse va être non, mais moi, ma responsabilité, c’est d’avoir des hauts fonctionnaires compétents pour travailler à l’avenir du Québec. J’ai aussi une responsabilité de gouverner pour le bien des Québécois, pas selon l’humeur des sondages», a-t-il insisté.
Il a pris soin de rappeler que son gouvernement a haussé le salaire des enseignants, des préposés aux bénéficiaires et des éducatrices en garderies. «Il faut valoriser le rôle de députés et parfois, il faut apporter du rattrapage».
QS accusé de «populisme»
La CAQ accuse d’ailleurs les députés de Québec solidaire de verser dans le populisme en s’opposant à la bonification des conditions de travail des élus.
L’obstruction parlementaire des solidaires, qui utilisent le plus de temps possible pour tenter de ralentir le cheminement du projet de loi, dérange notamment le ministre Simon Jolin-Barrette. Il reproche aux troupes de Gabriel Nadeau-Dubois de tenter de marquer des «points politiques partisans».
Les solidaires ne refuseront pas tous leur hausse
Dans le cadre de leur blocage parlementaire, les solidaires ont déposé des amendements pour que l’augmentation soit limitée à 20 000$. Une stratégie qui fait dire aux caquistes et aux libéraux que les députés de QS veulent eux aussi une bonification de leur salaire.
Talonné par les journalistes à ce sujet, Gabriel Nadeau-Dubois a assuré qu’il ne s’agit que d’une manière «d’amoindrir» la hausse, puisque le projet de loi caquiste sera inévitablement adopté, le gouvernement étant majoritaire et déterminé à l’appliquer d’ici l’été. QS s’oppose à ce que les élus se votent eux-mêmes une augmentation de leur salaire, a-t-il martelé.
Le chef parlementaire solidaire a aussi dû admettre que tous les députés de sa formation politique ne verseront pas l’entièreté de leur hausse de salaire à des organismes communautaires, si Québec va de l’avant avec une majoration de 30%. Il n’y aura pas de ligne de parti à ce sujet et ce sera une décision personnelle.