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La folle rédemption de Sergei Bobrovsky

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Jack Drury a eu beau tirer à bout portant sur Sergei Bobrovsky durant le quatrième match de la finale de l’Association de l’Est, il n’est pas parvenu à déjouer le gardien des Panthers . Photo AFP


Après quatre saisons ordinaires, le gardien à 70 millions des Panthers, Sergei Bobrovsky, roule à une vitesse folle sur l’autoroute de la rédemption en Floride. Son talent n’a jamais été mis en doute, mais ses nerfs, oui.  

Un indice? Il n’avait gagné que deux séries en carrière avant ce printemps-ci et de plus, c’est son auxiliaire, Alex Lyon, qui a propulsé les Panthers au 8e rang dans le sprint final avec six victoires d’affilée. 

À vrai dire, le portier russe de 34 ans n’a rien cassé dans la dernière saison (24-20-3/,901/3,07), ni même au premier tour contre les Bruins alors qu’il a alloué 16 buts en quatre départs pour un dossier de 3-1/,891/3,94. 

Sa gaffe du match sept à Boston a bien failli être fatale. À 2-2 en début de troisième période. Le défenseur des Bruins, Brandon Carlo, s’amène sur le flanc droit et décoche en traversant la ligne bleue. Un arrêt de routine, normalement.  

Bobrovsky sort la jambe droite, mais accorde un très mauvais rebond d’une trentaine de pieds à David Pastrnak qui marque dans un filet grand ouvert. Un jeu d’enfant et c’est 3-2 Bruins, avec 15 minutes à écouler. 

Voilà! On se dit que Bobrovsky a encore flanché sous pression et que c’est fini, mais miracle! Avec seulement 60 secondes à jouer en troisième, Brandon Montour sauve les Panthers de l’élimination en nivelant la marque à 3-3. Contre toute attente, Carter Verhaeghe expédie les super Bruins en vacances à 8 min 35 s de la prolongation. 

Deux jours plus tard, avant le premier match à Toronto, on doutait encore de Bobrovsky. N’oubliez pas qu’entre 2012 et 2019, il a connu une séquence de 19 matchs éliminatoires sur 20 dans lesquels il a accordé trois buts ou plus. 

Peu rassurant certes, mais un déclic s’est produit en sol canadien où «Bob» a retrouvé le niveau d’intensité et de confiance qui lui a valu le trophée Vézina en 2013 et 2017. C’était inattendu d’un gars ayant terminé au 24e rang du Top 30 du Journal, tout en accordant 15 buts de plus que la normale en 50 matchs selon les données de l’entreprise Clear Sight Analytics. Un but de trop aux trois matchs, c’est énorme. 

Près de 2 buts sauvés par match 

À partir du deuxième tour, Bobrovsky s’est métamorphosé. Il n’a cédé que 16 fois en neuf parties, accordant 15,66 buts de moins que le niveau de difficulté rencontré. Prodigieux! 

Depuis, il a présenté un solide dossier de 8-1/,954/1,51 sur une moyenne de 32,7 tirs. Un gardien statistiquement moyen aurait accordé 31 ou 32 buts dans les mêmes situations, plutôt que 16, mais «Super Bob» a pratiquement sauvé deux buts par match (1,74) selon Clear Sight Analytics. 

Bien voir la rondelle 

Devant le filet, la clé première est toujours de bien tracer la rondelle et le ratio buts/tirs de Bobrovsky contre Toronto et Caroline fut d’ailleurs de 1 en 23 sur les tirs voilés. On parle de 0 en 26 sur les tirs non voilés de l’enclave, 1 en 16 sur les rebonds directs, 1 en 13 sur les échappées et demi-échappées, et 0 en 10 sur les déviations offensives. 

Comme tout gardien, il a été plus vulnérable sur les jeux latéraux (4 en 19) et sur les jeux brisés (5 en 21), mais encore là, il a été supérieur à la moyenne. 

Il brille quand ça chauffe 

En gros, Bobrovsky a progressé de série en série et particulièrement dans les situations à haute dangerosité dans lesquelles son taux d’efficacité est passé de ,667 (+2,2 %) contre les Bruins à ,714 (+3,3 %) contre les Leafs, jusqu’à un phénoménal ,879 (+17,1 %) contre les Hurricanes qui n’y ont vu que du feu. 

Au total des trois séries, Bobrovsky a sauvé 7,33 buts dans des situations extrêmes pour un taux de ,753, soit 7,6 % supérieur aux standards mesurés par CSA. Pour l’ensemble de l’œuvre, c’est 13,12 buts sauvés pour Bobrovsky comparativement à 8,58 pour Adin Hill, des Knights et -3,81 pour Jake Oettinger des Stars avant le match d’hier. 

10 départs de qualité consécutifs 

Bobrovsky maintiendra-t-il sa cadence infernale en finale ? Peut-être n’aura-t-il pas à être surhumain. Son dossier de 11-2/,935/2,21 est chaud et notez aussi qu’il est dans une séquence de 10 départs de ,900 ou plus. 

Tout ce qui compte cependant, c’est d’amasser quatre autres victoires, peu importe la manière. Après quoi, la rédemption serait complète, sans compter le retour sur l’investissement de 70 millions des Panthers. 







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